Christophe Saint-Pierre : « Je veux être un député aux pieds ancrés dans la circonscription »

Yannick Périé
Yannick Périé
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Marie-Chantal Bou-Calmes et Christophe Saint-Pierre.

[dropcap]A[/dropcap]lors qu’il avait annoncé son investiture par Les Républicains le 10 février dernier, c’est ce matin, au lendemain de l’élection présidentielle, que Christophe Saint-Pierre a lancé officiellement sa campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochains.

A la faveur d’une conférence de presse au restaurant Le Combalou à Lauras, et réunissant l’ensemble des médias sud aveyronnais, il a tout d’abord présenté celle qui sera sa suppléante, Marie-Chantal Bou-Calmes.

Si le lieu n’a pas été choisi au hasard, Roquefort représentant « une image et l’identité de notre circonscription » entre Millau et Saint-Affrique, celui de sa suppléante l’est encore moins. Mère de deux enfants et grand-mère de trois petits enfants, Marie-Chantal Bou-Calmes, mère au foyer, est surtout maire d’Ayssènes depuis… 1995. « Très attachée à l’Aveyron », celle qui n’est « que » maire de cette commune de 216 habitants compte bien « amener un peu de ruralité vis-à-vis de Millau qui est quand même la deuxième ville de l’Aveyron ».

« Il était pour moi très important d’avoir une maire de commune rurale à mes côtés », se réjouit Christophe Saint-Pierre, en soulignant l’engagement « h24 » des premiers édiles de ces petites communes. Notons qu’Ayssènes est aussi une commune centrale dans la troisième circonscription de l’Aveyron, idéalement située entre Millau, Saint-Affrique et le Lévézou.

Aménagement du territoire et différenciation

Une fois les présentations faites, le candidat est entré dans le vif du sujet en mettant, d’emblée, son expérience « d’élu de proximité » en avant. « Mes mandats d’élu locaux, que ce soit comme maire de Millau, comme premier vice-président de la communauté de communes ou comme conseiller régional d’Occitanie, m’ont permis de découvrir toute l’ampleur du travail d’élu de terrain », a-t-il rappelé

« J’ai renforcé mon sens de l’intérêt collectif et de l’intérêt public, avec une thématique très particulière sur laquelle j’ai pris un réel plaisir à travailler, celle de l’aménagement du territoire », a souligné Christophe Saint-Pierre, en assurant que « quand on parle aménagement, on touche tous les domaines du quotidien des citoyens. On parle transports, on parle déplacements, on parle éducation, on parle prise en charge des personnes âgées à domicile, on parle habitat, on parle économie, développement durable, agriculture… »

Autant de domaines qui sont réglementés par la loi et auxquels l’ancien élu s’est frotté durant ses différents mandats. « Je pense notamment au Grenelle de l’environnement, à la loi NOTRe, aux dispositifs applicables aux documents d’urbanisme, etc. ».

Une notion d’aménagement du territoire qui, selon le candidat, ne peut pas s’appliquer de la même façon à Toulouse qu’à Millau ou à Coupiac… « Dans l’intérêt de nos territoires ruraux, il faut que nous arrivions, et c’est le travail du député, à intégrer cette notion de différenciation. Quand on parle de zéro artificialisation des sols, ce n’est pas le même problème à Toulouse qu’à Cassagnes-Bégonhes », affirme-t-il.

Quand on dit qu’il faut maintenir les personnes âgées à domicile, ce n’est pas simplement le fait de bénéficier du portage de repas à domicile, des services d’une infirmière ou d’une assistante de vie. C’est très important, c’est de l’humain. Mais on demande à ces personnes de vivre dans des maisons qui sont parfois de véritables passoires thermiques, et dont certaines ont des difficultés à payer le chauffage en fin de mois. Il faut qu’on ait les moyens d’accompagner financièrement ces personnes pour faire de la rénovation énergétique, isoler leur maison, changer leur toiture, changer leur mode de chauffage… Aujourd’hui, ce sont des éléments qui sont plafonnés. Il faut que sur nos territoires ruraux nous ayons une différentiation et la capacité de plus subventionner. »

Christophe Saint-Pierre

Et si la loi 3DS votée en début d’année (une loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et la simplification, NDLR) est « une ouverture », elle ne va, à son sens « pas assez loin ». « Si je suis élu, je mettrai toute mon énergie pour arriver à accroitre cette notion de différenciation », assure l’ancien maire de Millau.

Au contact des 119 communes

Si l’aménagement du territoire et la différenciation seront deux des axes forts de sa campagne, Christophe Saint-Pierre entend jouer aussi la carte de son expérience d’élu de proximité, « l’énorme plus-value de ma candidature ». « Je veux être un député qui est certes à Paris, mais qui a aussi les deux pieds très fortement ancrés dans la circonscription », lance le candidat. En témoignent les quelque 6.000 km que les candidats vont faire d’ici le 9 juin pour aller au contact des 119 communes que compte la 3e circonscription et « s’imprégner » des problématiques différentes selon les communes.

Quatre temps forts sont aussi programmés, avec des rendez-vous donnés à la population le 4 mai à 18h30 au Caveau de Saint-Affrique et le 9 juin à 20h30 au Créa de Millau, en plus de deux autres rendez-vous à mettre en place à Pont-de-Salars et Sévérac d’Aveyron.

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Il a dit

A propos des élections municipales de 2026 : « Si je suis élu député, je terminerai le mandat, et j’en ferai même un second si j’ai toujours la forme et si les électeurs me font confiance. Je ne serai pas candidat aux élections municipales de Millau en 2026, sauf peut-être en tant que conseiller municipal. »

A propos de la campagne : « On ne peut pas prétendre être député de la 3e circonscription si l’on n’a pas mis les pieds dans chacune des communes. »

A propos de sa possible élection dans un groupe d’opposition : « Je suis pour la pluralité d’expression. Que ce soit à la Ville de Millau ou à la région, j’ai toujours voté pour les dossiers qui allaient selon moi dans le bon sens, en essayant toujours d’apporter de la plus-value aux textes. Si je suis élu, je ne serai pas un député d’opposition systématique, mais dans un souci d’ouverture, j’essaierai d’être constructif. Je ne suis pas quelqu’un d’obtus, sectaire, fermé à l’autre… Je n’ai jamais abordé la politique sous un aspect purement politicien, je veux juste travailler dans le sens de l’amélioration de la vie des gens. »

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