Comme les autres candidats de la 3e circonscription de l’Aveyron, Christophe Saint-Pierre, candidat aux élections législatives était convié à une réunion-débat publique organisée à Millau par l’association le Manifeste le 19 mai dernier pour répondre à des questions de santé et d’offre de soin sur le territoire. Malgré son absence, il a tenu à répondre aux questions posées par l’association.
« Le 16 mai, j’ai été sollicité par email et invité à une réunion-débat organisée à Millau par l’association le Manifeste le 19 mai. Ayant déjà pris des engagements de longue date pour ce jour, je n’ai malheureusement pas pu me rendre à l’invitation de cette réunion publique avec regret.
Néanmoins, j’ai tenu à adresser à l’association mes réponses aux questions posées afin qu’elles puissent être communiquées à l’assemblée ».
Réponses aux questions de l’association LE MANIFESTE reçues le 16 MAI 2022
En préambule, je voudrais que vous puissiez excuser mon absence à votre réunion et permettez-moi de m’en expliquer.
J’ai commencé ma campagne pour les élections législatives le 25 mars. J’ai la conviction qu’un député, pour être efficace dans sa mission, doit être au contact des citoyens de sa circonscription, au plus près d’eux, de leurs problèmes et de leurs projets. C’est la raison pour laquelle, depuis le 25 avril, je sillonne toute notre grande circonscription pour venir à la rencontre de tous, dans chacune des 119 communes de notre territoire du Sud-Aveyron.
Cela nécessite une planification et une organisation préalables qui ne m’ont donc pas permis de me rendre disponible pour votre réunion du 19, ayant pris des engagements de longue date à Saint-Rome-de-Cernon et Saint-Rome-de-Tarn aux mêmes heures.
En revanche, ce que je peux vous confier, c’est qu’il n’y a pas une réunion dans un village et une ville de notre circonscription, dans laquelle les sujets de la santé et de l’offre de soins ne soient pas abordés. Soit parce que je les porte, mais aussi le plus souvent parce que les élus et les citoyens me sollicitent. Ces sujets sont essentiels pour le Sud-Aveyron, j’en suis bien conscient et je compte bien prendre ma part de responsabilités avec les autres élus, pour pouvoir apporter les réponses adéquates aux problèmes rencontrés et aux inquiétudes exprimées.
Voici donc mes réponses à vos questions :
1/Comment maintenir et mettre à niveau les services actuels, quels moyens mettre dès à présent en œuvre ?
Un travail de fonds et collectif est à mener. Je ne pense pas qu’en jouant la carte de la défiance ou de la concurrence entre les établissements et les territoires, on en sortira gagnants. Notre histoire récente nous a bien démontré le contraire. Il nous faut donc tous avancer main dans la main.
Il y a des complémentarités à trouver, des synergies à créer pour permettre aux moyens alloués d’être plus efficients et mis en direction des soignants et des patients.
Il me semble que 2 facteurs pénalisent gravement aujourd’hui le fonctionnement : – la pénurie de personnel soignant formé et diplômé empêche l’ouverture et/ou la réouverture de certains services (comme c’est le cas par exemple du SSR). Ce sont des actes en moins, des séjours en moins, donc des ressources en moins, et des patients non pris en charge qui dans le pire des cas prennent la décision d’aller se faire opérer ailleurs alors qu’ils habitent ici.
– l’emploi de personnels temporaires pour pallier les absences (congés, arrêts maladie, vacances de postes, etc.) représente un surcoût financier considérable qui vient grever des budgets de fonctionnement et donc empêcher d’allouer des ressources existantes sur d’autres usages (nouveaux services, etc.).
La question des ressources humaines, de l’emploi, de l’accueil des compétences, de l’attractivité de notre région pour convaincre des personnels à venir travailler chez nous est ici un point névralgique du problème. Sans être le seul.
Nous avons donc un travail à mener, de concert avec le Département, les Communautés de Communes, les directions des hôpitaux, pour organiser, renforcer et développer nos capacités à accueillir plus de soignants. Je pense que les moyens sont là, c’est plus leur utilisation qu’il nous faut revoir.
2/ Que voterez-vous concernant la Loi de Financement de la Sécurité sociale ?
Question très difficile. Je pourrai vous répondre quand nous aurons vu et étudié le projet de loi, ce qui n’est pas encore le cas. Une chose est sûre, c’est que je serai particulièrement attentif à ce que les promesses faites par le Président soient tenues et que les hôpitaux des zones rurales ne soient pas considérés comme les laissés pour compte de la France. Nos habitants méritent aussi d’être soignés dignement près de chez eux, et méritent des soignants compétents près de chez eux.
3/ La concentration sur un établissement unique résoudra-t-elle les autres difficultés actuelles ? L’allongement des parcours et délais pour l’accès aux soins de proximité ou aux spécialistes s’inscrivent-ils dans les évolutions de notre monde pour les 20-30 ans qui viennent ?
Le futur Centre Hospitalier commun du Sud-Aveyron ne réglera pas tous les problèmes et ne sera pas la solution à tous nos maux.
C’est plutôt l’offre de santé globale de notre circonscription qu’il faut regarder. C’est là un enjeu d’avenir et ça doit être une préoccupation de chaque instant des élus. De tous les élus. Nous devrons tous ensemble être vigilants à la mise en œuvre effective du futur établissement, et soutenir un projet de santé territorial qui favorise la démographie médicale, permette un maillage du territoire et porte des modes d’organisation novateurs.
Il nous faudra être vigilants sur le devenir des 2 sites, les services qui y seront affectés et les moyens qui y seront alloués.
Lorsque j’étais Maire de Millau, Président du Conseil de Surveillance de l’Hôpital et membre du comité de pilotage du projet de l’Hôpital médian (devenu hôpital commun), ma position a toujours été claire : oui au travail en commun, oui à une offre globale de santé pour l’ensemble du territoire, non aux fermetures. J’ai insisté, y compris lors des rendez-vous avec le Directeur de l’ARS et au ministère de la Santé, pour que le futur plateau technique soit de haute qualité et à forte valeur ajoutée, nécessitant des investissements à la hauteur des attentes des sud-aveyronnais. Je serai vigilant à la tenue des engagements pris.
Mais il nous faudra également veiller à ce que l’offre de soin du quotidien puisse perdurer. Nous devons renforcer ce maillage territorial de notre offre de soin. Le Sud-Aveyron ne doit pas devenir un désert médical. Nous devons absolument attirer de nouveaux médecins généralistes, de nouveaux dentistes, radiologues, ophtalmologues, etc. répartis sur l’ensemble de notre bassin de vie, mais en concertation et avec des arguments pour les accueillir et les convaincre, car les modes de vie ont changé et les attentes des jeunes diplômés d’aujourd’hui ne sont plus celles de ceux d’il y a 20 ou 30 ans.
Nous avons tous notre part de travail et donc de responsabilités pour que nos zones rurales soient attractives aux professions médicales.
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