[dropcap]L[/dropcap]es syndicats FA-FPT et CFDT avaient appelé tous les agents de la mairie de Millau et du CCAS à la grève ce mardi 7 juin de 10h à midi « pour défendre les intérêts des agents, leurs conditions de travail, leur pouvoir d’achat… »
Ils étaient une centaine à avoir répondu présents à la mobilisation et à s’être rassemblé sur le parvis de l’Hôtel de Ville, un chiffre qui représente un peu moins d’un quart du personnel et qui, globalement satisfait les représentants syndicaux.
« Nous savons que certaines personnes ne font pas grève en raison de la conjoncture économique et que beaucoup d’autres agents ne sont pas là parce qu’ils ne peuvent pas. » Précise Thierry Martin, représentant syndical. « Des maçons par exemple, doivent couler une dalle en béton aujourd’hui, il leur était impossible d’être physiquement présents ». Même cas de figure pour d’autres services, comme le personnel des cantines scolaires ou encore les ATSEM dont la plupart seraient solidaires du mouvement.
Tous les services sont représentés, c’est une satisfaction de voir cet engagement parce que seul on n’avance pas. Si on se réunit, on peut faire quelque chose tous ensemble et aujourd’hui c’était le but, on n’est pas là pour diviser ! Même si cette participation n’est que symbolique et de deux heures, elle compte ! »
Un préavis reconduit
Un premier préavis de grève avait déjà été déposé par FA-FPT du 19 avril au 31 mai pour dénoncer la « dégradation générale des conditions de travail dans de nombreux services : profond malaise, mépris de la part des supérieurs, burn-out, sanctions démesurées, désorganisation des services… » Il avait conduit à plusieurs rencontres entre les syndicats et les instances concernées, notamment la maire de Millau le 4 mai dernier.
Lors de ce rendez-vous, les représentants syndicaux précisent que « malheureusement, la rencontre n’a pas abouti et que leurs revendications sont restées vaines ». Aussi, après avoir été rejoints par La CFDT, les syndicats ont décidé de reconduire le préavis de grève du 1er au 30 juin.
« Entre les deux préavis, nous avons souhaité prendre du temps pour rencontrer un maximum d’agents et discuter avec eux pour avoir leur ressenti. Ce n’est pas qu’un mouvement syndical, c’est un mouvement collégial », explique Magali Cammas représentante syndicale, employée au service juridique de la Ville.
Un profond malaise
Au micro dans la cour de la mairie, Thierry Martin tient un discours modéré, mais met en avant « un profond malaise social sur fond de destruction nationale de service public » et service après service, dresse la longue liste des doléances dont la plupart concernent l’aménagement du temps de travail sans concertation préalable, les conditions de travail liées aux locaux vétustes et aux équipes en sous-effectif ainsi que les rémunérations et le manque de reconnaissance.
« Il y a 4 ans on a signé pour les 1607 heures et il devait y avoir l’application des horaires variables, ils n’ont jamais vu le jour. Les conditions de travail pourraient être améliorées par la réalisation de travaux comme c’est le cas au service ville propre qui ne possède pas de vestiaires et de toilettes aux normes et dans lequel le seul w.c. a logiquement été attribué aux dames ».
Les syndicats souhaitent « installer un véritable dialogue social et être davantage impliqués dans les décisions, ils demandent la mise en œuvre d’actions concrètes, de jalons qui donneraient une visibilité sur plusieurs années et entendent ainsi mettre un terme aux incohérences et aux dysfonctionnements. »
Tout mis bout à bout fait que ça ne fonctionne pas, on mérite d’être entendus parce qu’on est pas bien, il y a encore beaucoup de souffrance. On parle de bienveillance, mais il ne faut pas que ce soit que des mots dans un micro ! »