[dropcap]E[/dropcap]mma Calvé, notre cantatrice aveyronnaise qui a chanté sous tous les ciels, admirée dans le monde entier, aimait se reposer dans son château de Cabrières, grimper dans les contrées environnantes en déployant sa voix retentissante pour fêter l’arrivée du printemps.
À présent, la diva née en 1858 à Decazeville repose dans le monument funéraire érigé à sa demande au cimetière de l’Égalité à Millau. Sa tombe, nonobstant l’entretien permanent de la Commune, est dépourvue de toute floraison printanière alors que la saison propice à l’épanouissement floral rapporte une palette enivrante de fleurs, embaumant de surcroit le voyageur à son passage.
En hommage à son amour pour la nature, les membres de l’Association les Amis d’Emma Calvé ainsi que la Société d’Études Millavoises, toutes deux garantes de la sauvegarde de sa mémoire, ont embelli de fleurs sa tombe, comme un parfum de retour en arrière du temps où la cantatrice au repos dans sa terre aveyronnaise se plaisait de respirer pour remplir ses poumons d’odeurs exaltantes.
Le président de la Société d’Étude Millavoise, Jean-Louis Cartayrade précise qu’il « n’y a pas de date précise à commémorer pour ce fleurissement ».
« Il n’y a rien de très officiel, c’est un geste, l’idée est partie des petites mains de l’association qui travaillent et reclassent tous les vieux papiers du Fond Calvé. »
Après un long parcours dont le président dira qu’il faudrait « au moins une heure ou deux pour retracer son histoire », le monument érigé en 1958 à l’occasion de la célébration de la naissance de la cantatrice a été fleuri.
Les membres des deux Associations se sont ensuite dirigés ensuite sur la tombe de Georges Girard, grand admirateur de la cantatrice pour déposer des fleurs en signe de leur gratitude envers celui qui a consacré sa vie entière à perpétuer la mémoire de la cantatrice et qui a laissé derrière lui, une multitude de documents aujourd’hui conservés précieusement par les deux Associations culturelles de la ville de Millau.
Le poète François Fabié a dédié à Emma Calvé des vers méritants : « au premier appel, toujours vibrante et bonne, prompte à monnayer sa voix d’or, elle chante au printemps, elle chante à l’automne et même l’hiver quand tout dort et, son aile au repos, son cœur reprend l’essor » (deuxième strophe de « Le Rossignol de Cabrières » – 1922). Une étoile chantante est née pour l’éternité.