Vendredi 8 juillet à 17h30 à la salle de conférence de Saint-Victor-et-Melvieu, l’Association de Sauvegarde de l’église de Saint-Symphorien-de-Lévézou (Viala-du-Tarn) organise une conférence sur le thème « Le sacre du Roquefort : l’émergence d’une industrie agroalimentaire (fin XVIIIe – 1925) », par Sylvie Vabre, agrégée d’Histoire, Maître de Conférence en Histoire contemporaire à l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès.
[dropcap]D[/dropcap]e 1820 à 1914, la production de fromage de Roquefort passe de 300 à 9250 tonnes. C’est le temps de l’engouement pour les fromages porté par les classes aisées des populations des grandes capitales européennes. Le Roquefort se distingue avec sa pâte veinée de ridules bleu-vert à l’odeur et au goût très marqués dus au lait de brebis transformé par l’affinage.
Ce succès bouleverse l’économie de la région de Roquefort. La Société des Caves, née en 1851, associe petits et grands propriétaires pour affiner dans les caves les plus froides et permettre de longs voyages à la production. Cette société devient anonyme en 1882, et en 1914 figure parmi les grandes industries alimentaires françaises.
De 1851 à 1914, elle s’emploie à capter et dynamiser la demande en deux étapes successives.
De 1850 à 1880, la politique commerciale est entièrement tournée vers la distinction de son produit affiné dans les « meilleures caves ».
Puis, face à l’expansion des marchés et la grande dépression, elle s’emploie à transformer radicalement l’outil de production ainsi que le fromage, pour obtenir un Roquefort plus accessible aux nouveaux consommateurs. En 1914, la production est devenue industrielle pour un fromage mondialement connu, un symbole français.
Le conférencière évoquera comment le succès de cette aventure entrepreneuriale de la fin du XVIIIe siècle à 1925 a su s’imposer sur presque tous les continents.