Jeudi dernier, le conseil municipal se réunissait dans une séance qui fut assez monotone. Prolongation du télétravail, tableau des effectifs ou modifications budgétaires, si chaque délibération relevait du bon fonctionnement de la commune, aucun sujet majeur n’était au programme. Sur le fond, plusieurs informations notables ont été néanmoins communiquées durant le conseil.
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31 délibérations presque sans accrocs…
Il aura fallu attendre la 21e délibération, pour animer ce conseil. Alors que l’assemblée allait se prononcer sur la décision modificative n°2 du budget principal de la Ville, Emmanuelle Gazel a regretté « que le débat n’ait pas lieu dans cette enceinte qui est l’enceinte du débat ». Il faut dire que les 20 délibérations précédentes avaient été votées à l’unanimité et sans questions ou objections particulières.
Le premier édile ajoutant « les invectives dans la presse c’est une chose, le débat en conseil municipal en est une autre. Même si on est dans une salle qui se prête moins au débat, j’en conviens tout à fait. Dès que nous aurons les moyens à consacrer à pouvoir diffuser, à pouvoir améliorer la qualité de la salle, le conseil municipal reviendra dans la salle du conseil municipal. Mais que ça ne vous empêche pas de débattre dans cette enceinte. »
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Ce à quoi Christophe Saint-Pierre n’a pas manqué de répondre. « Je n’ai pas, par principe, à intervenir s’il n’y a pas de nature à intervenir, nous sommes une opposition structurante, a déclaré l’ancien maire de Millau. Si vous prenez les cinq points structurants de l’ordre du jour, ce sont des projets que nous avons lancés. La maison de santé, c’est nous. La passerelle, c’est nous. Le stade Paul Tort, la deuxième tranche de la RD809, c’est aussi nous. Nous aimons le débat, mais le débat censé. Il faut que nous ayons des délibérations de gestions courantes sur lesquelles nous n’avons pas à intervenir. »
« On fait avec les moyens que vous nous avez laissés »
Puis c’est à nouveau Emmanuelle Gazel qui a pris la parole. « Les projets qui sont lancés, c’est comme ça sur tous les mandats. Vous avez inauguré Capelle et la médiathèque, je vous le rappelle. L’opposition n’est pas obligée de s’opposer, elle peut faire des propositions. »
« En matière de gestion, vous n’avez aucune leçon à donner à l’équipe en place, a-t-elle assuré. Le manque prétendu de projet dont vous vous faites l’écho est lié au contexte budgétaire extrêmement contraint que vous nous avez laissé. Je rappelle que nous sommes à deux doigts de la tutelle. Je me demande comment vous auriez fait avec une augmentation des impôts de 12 points, nous n’y toucherons pas et la dette qui a explosé. Les dépenses que vous osez nous reprocher ? Je rappelle les 120.000 euros en fonctionnement pour le Silex, nous avons dû y renoncer parce que ce n’était pas réaliste. Dernier point : le complexe sportif. Heureusement que nous l’avons revu, chaque fois que l’on dépense 5 euros à la Communauté de Communes, 1 euro va dans ce projet. Vous vous rendez compte de ce que cela fait ? Un projet qui engage tout un mandat, voté quelques semaines avant l’élection… »
Et de continuer sur le montant et le choix de l’énergie. « Aujourd’hui avec votre choix porté à la va-vite, pour boucler tout avant l’élection, on aurait été à 50 % de chauffage au gaz. C’est un équipement qui n’aurait jamais pu ouvrir dans le contexte actuel. On fait avec les moyens que vous nous avez laissés et ceux que peuvent mettre les Millavois, et sans augmentation d’impôts. »
Christophe Saint-Pierre n’est pas resté sans réponse face à ces invectives. « Vous ne pouvez pas faire de raccourcis permanents. Le complexe sportif, nous l’avions défendu parce que c’était un projet structurant. Nous considérions notamment qu’avec la salle d’escalade comme elle était, nous avions un vrai projet de territoire à développer autour de cet équipement. Je regrette que vous ayez fait des économies qui vont nous priver de toute une partie de l’exploitation de cet équipement sur le long terme. »
La maire de Millau a une nouvelle fois rappelé la situation : « aujourd’hui, si nous n’avions pas changé les choses, je pense que nous serions sous tutelle ». Une affirmation réfutée par Christophe Saint-Pierre assurant que « la situation n’est pas aussi catastrophique que ce que vous dîtes. »
Karine Haumaître a quant à elle regretté « une fenêtre de débat qui a été ouverte par vous, pour vous offrir un droit de réponse, qui n’est pas très utile et qu’on a entendu maintes et maintes fois… »