D’un élève, on attend une copie chiadée où sa réflexion se doit d’être organisée avec le souci de bien faire jusque dans la présentation pour obtenir une bonne note. D’un artisan on attend la perfection dans la réalisation de chacun de ses chantiers pour asseoir sa réputation. D’un salarié une obligation de résultat lui est soumise. D’un soignant de poser un bon diagnostic, etc.
Pour aucun d’eux, on ne tolère la remise d’un ou plusieurs « brouillons » bâclés. Alors pourquoi dans le cadre de l’exercice d’un mandat les choses pourraient-elles être différentes ? Pourquoi ce devoir et cette exigence de bien faire devraient-ils disparaître ? Pourquoi, nous, administrés, devrions-nous accepter d’être soumis à des brouillons au contenu d’une qualité plus qu’approximative de la part de nos élus ? Pourquoi sous prétexte d’expérimentations (pour rappel nous ne sommes pas des rats de laboratoires) serait-il normal de faire subir des essais/erreurs sans obligation de résultat sur l’ensemble de la population pour satisfaire les seules volontés et ambitions de quelques-uns ?
Est-il normal d’en être là aujourd’hui sur diverses problématiques alors que tous les voyants rouges (effet repoussoir des barrières, problématiques liées au stationnement lacunaire et coûteux, infrastructures manquantes, mobilier urbain inadapté, densité de circulation déplacée…) étaient pointés bien en amont, soit en commission par les élus d’opposition, soit par les Millavois eux-mêmes ?
Tout ce qui dysfonctionne aujourd’hui était anticipable, prévisible et avait été dénoncé.
Gouverner c’est PRÉVOIR, ça ne l’a pas été. Gouverner c’est aussi s’ADAPTER, A TEMPS, lorsque se révèle délétère, inadéquat ce que l’on a décidé, ça n’a pas été le cas.
Ces problématiques portées par nos élus comme étant « des projets qui leur tiennent à cœur » et nationalement plutôt à la mode sont localement clivantes, et négativement impactantes car mal pensées. Le seul avantage palpable, s’il en est, serait peut-être d’avoir fait parler de nos élus. N’est-ce pas finalement le seul but recherché « aller dans le sens de l’histoire » pour la marquer… quoiqu’il en coûte… ?
Quoiqu’il en soit, pendant ce temps là, on ne parle pas ou plutôt ne solutionne pas la problématique de difficultés d’accès à l’emploi sur le territoire. On ne pointe pas du doigt la problématique coûteuse de la gestion des déchets à cause de l’abus de certains professionnels et pas seulement des seuls riverains afin de l’enrayer. On ne solutionne pas le mauvais entretien de la ville, de la voirie, dû à un manque criant de personnel.
On mène la politique du tapis concernant les problématiques de la « petite » délinquance qui enfle à la fois en quantité et dans la forme qu’elle revêt en nous affirmant, sans détailler bien sûr, que « tout est fait ».
On occulte aussi de solutionner, car manque de moyens, la situation inadmissible de plusieurs familles qui se retrouvent sans transport scolaire depuis la rentrée et à qui on propose comme options ou de se débrouiller avec les moyens du bord ou « de mettre les enfants à l’internat »…
On minimise grâce aux chiffres derrière lesquels on se cache la problématique de la vacance commerciale sans mener densément et urgemment des actions en termes de dynamisme commercial.
On ne parle pas de la difficulté majeure de l’accès aux soins, de l’état de mort cérébrale de notre hôpital, dossier hors de vos champs de compétences aujourd’hui, mais dont vous aviez pourtant le combat chevillé au corps pendant la campagne. Etc, etc.
Mais, chers Millavois, tout va bien dans le meilleur des mondes. On vous dit que votre ville est dans les meilleures mains qui soient où toutes les décisions prises sont celles qu’il faut prendre. Les réflexions menées, les seules qui vaillent, et la direction engagée, l’unique envisageable. Laissez-vous guider, car ils mènent la barque et sont convaincus pour vous du cap qu’ils vous font prendre. Ils savent, ils ont mandat…
Toutes autres allégations, alertes, constats sont mensongers, exagérés, ne relevant que d’appréciations et de perceptions subjectives. Si vous souffrez de ne pas avoir de vision prospective, de manquer de visibilité sur les projets actuels, à venir et la manière dont ils sont et seront menés c’est que vous pensez mal. Cessez d’être circonspects, ingrats, ni constructifs ni force de propositions alors qu’une démarche d’ouverture et de démocratie participative vous est offerte… !
Karine Haumaitre, élue d’opposition
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