Jeudi soir à l’occasion de la manifestation organisée par la CGT devant la sous-préfecture pour défendre le pouvoir d’achat, les syndicalistes ont procédé à un « petit inventaire de l’hémorragie du service public ».
Alors que Corine Mora annonçait la fermeture de la maternité et des services de chirurgie de l’hôpital de Millau pour le week-end, Frédéric Laur, syndicaliste à la CGT des Cheminots, déplorait à son tour la suppression de trains sur la ligne Béziers/Neussargues.
« On tourne actuellement avec cinq agents de circulation de moins que ce qu’il faudrait, on attend des embauches depuis un an qui ne se sont pas faites. Clairement, aujourd’hui, le problème que l’on rencontre c’est que ce sont des métiers qui ne sont plus attractifs, regrette Frédéric Laur. On a des gens qui nous disent clairement qu’ils préfèrent aller travailler chez Lidl, ils ont moins de responsabilités, et ils sont mieux payés le dimanche. Ça montre l’état dans lequel est la SNCF aujourd’hui. On avait un gouvernement qui a fait une réforme du ferroviaire, qui a tué le statut du cheminot, puisqu’aujourd’hui les nouveaux entrants à la SNCF n’ont plus ce statut-là, on se rend compte aujourd’hui qu’on n’arrive plus à embaucher. A partir de la semaine prochaine, on va supprimer des trains parce qu’on n’est plus en capacité de les faire rouler. »
« Plutôt que de supprimer des trains à Lyon, on préfère les supprimer en Lozère »
L’année dernière, le même problème s’était présenté au moment des vacances de Noël. « Les cheminots s’étaient mobilisés et avaient même dit qu’ils étaient prêts à rendre leurs congés, à ne pas passer les fêtes en famille pour que les trains puissent circuler en Lozère, rappelle le syndicaliste. Cette année, la suppression de train interviendra dès le mois de novembre… On ne peut plus faire rouler les trains parce qu’on n’a pas assez de personnel ».
Le service public c’est la richesse de ceux qui n’ont rien, aujourd’hui le service public c’est la seule chose qu’il reste à pas mal de gens et pour lesquels. Comme on dit à la CGT : quand tout sera privé, on sera privé de tout. »
Frédéric Laur
« On aurait pu avoir des renforts, mais on les a envoyés à Lyon, parce qu’à Lyon il y a des problèmes aussi…, peste-t-il. Et plutôt que de supprimer des trains à Lyon, on préfère les supprimer en Lozère. C’est le service public qui fout le camp, puisque le principe même du service public, c’est que, où qu’on se trouve sur le territoire, on ait le même degré de services. »