Millau. Les Gilets jaunes font leur retour

Fanny Alméras
Fanny Alméras
Lecture 4 min.
Michel Ducros, représentant du mouvement local. © Millavois.com

C’est dans un contexte social très dégradé que le mouvement des Gilets jaunes a décidé de faire son retour ce samedi 7 janvier en France. Le collectif Millavois a répondu à l’appel national lancé sur les réseaux sociaux et a donné rendez-vous aux citoyens sur le rond-point de Bêche à 14 h.

Crise post Covid, conséquences de la guerre en Ukraine, inflation, 49,3, réforme des retraites, flambée des prix de l’énergie, les raisons de leur présence ne manquaient pas.

Pourtant, seul rassemblement de Gilets jaunes aveyronnais, il n’a malgré tout réuni qu’une vingtaine de personnes venues de Millau, Saint-Affrique et Rodez. Michel Ducros, l’un des représentants millavois du mouvement depuis son origine explique qu’il « fallait marquer le coup et être présent », mais déplore le manque de mobilisation et même d’implication de la population ».

« On était suivis, on aimerait être suiveurs, on aurait aimé être un peu plus nombreux aujourd’hui, c’est pour les autres qu’on se bat et n’importe qui peut se joindre à nous ». Le retraité avait appelé les gens « à sortir de leurs tanières ce samedi après-midi », mais il n’a pas été entendu.

Et après ?

Le collectif Millavois se réunit depuis plusieurs mois une fois par semaine à la cabane du bord du Tarn investie après que l’historique du rond-point de Saint-Germain a brûlé. La semaine prochaine, il sera question de « l’après » pour peut-être envisager des actions, comme le collectif local a été capable de la faire à plusieurs reprises par le passé.

© Millavois.com

Le mouvement national des Gilets jaunes est né spontanément en 2018, hors de tout cadre syndical et parti politique suite à l’augmentation des prix des taxes sur le carburant. Il s’est peu à peu essoufflé, asphyxié par la crise sanitaire, abîmé par des tentatives de récupération politique et certainement usé par plus de quatre ans d’existence. Localement, il semble qu’il peine à repartir, mais le noyau dur est quasiment resté le même motivé plus que jamais par « une justice sociale pour tous ».

« Aujourd’hui, il n’y pas que les gueux qui sont touchés, tout le monde est impacté par toutes ces augmentations et ça ne va pas s’arranger ! » ironise le porte parole local.

Après s’être tous rejoints, petit à petit dans l’après-midi, les Gilets jaunes ont instinctivement repris leurs habitudes, chacun sur une entrée de rond-point, pour « une prise de contact et voir si des gens veulent bouger ».

© Millavois.com

« Il n’y a pas de crise énergétique, c’est vraiment un truc d’affairiste pour tuer le petit commerce, maintenant, ça ne fait plus aucun doute », lance l’un des participants agacé avant d’inviter les automobilistes qui klaxonnaient au passage à venir faire le pied de grue sur le rond-point.

Partager cet article