Les syndicats sont bien décidés à ne pas lâcher et à continuer, en intersyndicale unie (la FSU était excusée ce lundi), à contester le projet de réforme des retraites. Pour cela, une nouvelle manifestation départementale est organisée à Rodez ce mercredi 15 mars.
Après une distribution de tracts au rond-point de la Gineste, de 9h30 à 11h30, direction la gare SNCF de Rodez à 14h, pour ensuite une manifestation vers le centre-ville et une prise de parole, place d’Armes.
Pour Jacques Douziech, de la CFE-CGC, « pas question de lâcher maintenant » : « Depuis janvier, les différentes manifestations ont rassemblé plus de 100.000 personnes sur l’Aveyron. Ce qui confirme le rejet, le mécontentement de ce projet de loi. La retraite, ce n’est que la partie émergée de la colère des gens. Le malaise est bien plus profond. »
Même état d’esprit pour Myriam Dequéant, de l’UNSA : « On ne sent pas faiblir la mobilisation. Malgré les conditions dantesques de la semaine dernière, les gens étaient là, avec nous. Beaucoup nous disent de ne rien lâcher. On est exaspéré de l’attitude du gouvernement. »
Les députés aveyronnais interpellés
Samedi, des mobilisations ont eu lieu. Et depuis, des mouvements reconductibles sont toujours en cours : les cheminots à Rodez, Millau, Capdenac ; Enedis ; Sarrans et Bromat sont toujours occupés. « On entend, où que l’on aille, sur un terrain de sport, en faisant ses courses, lors de repas, la colère qui monte, constate David Gistau, de la CGT. Et on a en face un président de la République qui vient de faire un bras d’honneur à l’ensemble des organisations syndicales françaises, en refusant de recevoir nos secrétaires généraux ou présidents. Ils ne sont pas sereins puisqu’il y a eu un vote bloqué au Sénat et l’évocation du 49.3 à l’Assemblée nationale ».
Cette nouvelle mobilisation est importante aux yeux de Gauthier Couffin, de Sud Solidaires : « C’est la dernière manif avant le vote à l’assemblée, le 16 mars. J’en profite pour interpeller nos députés, notamment MM. Mazars et Rousset. A savoir, vers qui va aller leur fidélité ? Vont-ils être fidèles à un gouvernement qui n’écoute pas la population ? Ou vont-ils être fidèles à la population qui les a élus ? Vont-ils être fidèles aux Aveyronnais, qui dans leur grande majorité, s’expriment dans la rue contre cette réforme ? Messieurs, prenez vos responsabilités. Faites attention à ce que vous allez faire. Nous, nous sommes là. Les électeurs aveyronnais sont dans la rue, protestent contre cette réforme. Les gens en ont marre du mépris de ce gouvernement, du président. Il ne faudrait pas y ajouter le mépris de nos députés, qui sont des élus du terrain. »
Pour tous, le 16 mars et le vote à l’assemblée ne sont pas une fin en soi, « bien au contraire ». Tous restent mobilisés, pour obtenir ce qu’ils souhaitent, c’est-à-dire « le retrait de ce projet de réforme ».