Opinion. « Quoi qu’il en coûte… » déménager le FabLab envers et contre tous

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Notre récente lettre ouverte, qui faisait état de nos interrogations sur l’avenir du FabLab et de l’association Créalab qui le gère et l’anime, a suscité et devrait continuer de susciter encore bon nombre de réactions. L’immense majorité d’entre elles soutiennent notre projet tel qu’il a été initialement pensé et réalisé, et ce toutes sensibilités politiques confondues. Ce dernier point nous parait suffisamment inédit pour que nous le soulignions ici.

En effet, au moment où il avait été voté en conseil municipal, le projet Silex et l’installation du Fablab au Créa avait déjà obtenu l’unanimité des suffrages dont celui de madame la maire actuelle. Alors que la finalisation des travaux a été stoppée sous des prétextes pour le moins énigmatiques, le projet Silex continue aujourd’hui de susciter l’adhésion de toutes les sensibilités politiques millavoises. Seules Mme la maire et une poignée d’irréductibles semblent désormais s’aligner sur la formule du « quoi qu’il en coûte, envers et contre tous… ».

Au grand désarroi d’une bonne partie de sa propre majorité, sur la base d’une argumentation qui ne convainc pas même ceux qui la portent, nous assistons au démontage d’un projet social et culturel de première importance pour notre cité. Comme quoi les opérations de démontage ne participent pas toutes de la même cause, bien au contraire.

Nous tenons ici à remercier chaleureusement l’ensemble des citoyens qui continue de se mobiliser à nos côtés, Millavoises et Millavois, élues et élus de tous bords, sans oublier celles et ceux qui ont fait le choix courageux de démissionner de leur mandat respectif pour défendre le projet Silex… Cet élan nous conforte dans nos valeurs sociales et notre engagement associatif au service de tous les Millavois. Une certaine vision de la société où l’épanouissement de l’offre privée ne peut se faire qu’une fois garanti l’accès démocratisé pour le grand nombre.

Il apparaît évident que le transfert du FabLab à la MDE n’est en rien favorable à la réussite et à la pérennité de cette vision avant tout sociale et qui porte obstinément une dimension socioculturelle et éducative. C’est en ce sens que la posture politique assumée par la majorité décroissante de madame Gazel et la réponse à nos questionnements de messieurs Cadaux et Perez nous interpellent beaucoup.

Le fait est que « le travail en co-construction avec la Communauté de Communes » nous a été imposé et que de toute évidence, il n’a pas abouti pour les raisons citées précédemment.

En dehors du directeur général des services, qui nous semble dans le cadre de ce dossier, comme pour bien d’autres encore, absolument tenu par une obligation de résultat et ce peu importent les moyens et les conséquences, nous n’avons jamais rencontré aucun élu en charge de ce dossier. Il nous parait fondamental pourtant que l’impact du déménagement du FabLab puisse être examiné dans sa dimension politique plutôt que strictement technique. C’est la vision politique qui doit guider les aspects opérationnels et non l’inverse. Autrement c’est le règne de la technocratie qui prime sur celui de la démocratie. Cela fait maintenant près de deux ans que nous n’avons pas rencontré d’élus de la Ville et encore moins de la Communauté de communes.

Outre leurs récents propos dans la presse qui apparaissent complètement déconnectés de la réalité des faits, quelle est la véritable nature du projet que soutient aujourd’hui cette minorité d’élus contre une immense majorité de Millavois. L’exercice de la démocratie ne doit-il pas être aussi respectueux des décisions votées à l’occasion d’un précédent mandat ? S’il en était autrement, l’action politique n’aurait décidément plus aucun sens.

Malgré ce que certains voudraient laisser entendre, nous continuons d’affirmer que nous ne sommes toujours pas d’accord avec le transfert du FabLab à la MDE. Et plus largement, nous persistons à dire que nous sommes toujours attachés à l’idée originale du « Silex » au Créa. Projet au sein duquel nous avions été intégrés par l’ensemble des élus de la municipalité précédente, dont Karine Orcel en sa qualité d’adjointe à la culture.

Un rendez-vous a été défini à la Maison des Entreprises, toujours avec le Directeur Général des Services, le 19 juillet prochain. Nous ne manquerons pas de nous exprimer et de lui adresser très clairement notre position pour qu’il puisse à son tour la communiquer aux élus. Situation des plus étonnantes ! Sommes-nous la seule association dans ce cas ?

Au vu de l’engouement général que suscite notre cause, en référence au propos pour le moins maladroit porté en Conseil Municipal et repris dans les soutiens que nous avons reçus, soyez assurés chers Millavoises et Millavois que nous ne manquerons pas de faire valoir notre droit légitime au bourdonnement et que nous ne voulons assurément pas d’un monde où il ne reste aux abeilles qu’à produire leur miel manu militari.

Les adhérents et bénévoles de l’association millavoise Créalab

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