Ce mardi 22 août en fin de journée, la cérémonie de la commémoration de la Libération de Millau s’est déroulée au Parc de la Victoire sous un soleil de plomb. En présence notamment de Véronique Martin Saint-Léon, sous-préfète de l’arrondissement de Millau et d’Emmanuelle Gazel, maire de Millau, Bernard Maury, président d’honneur du Comité d’Entente des Anciens Combattants de Millau a fait la lecture de l’émouvante lettre que le jeune Henri Froment a écrite à ses parents la nuit de son départ pour le Maquis alors qu’il n’avait que 18 ans, en juin 1944. « Si les Français connaissent la lettre de Guy Môquet, il faut que les Millavois se souviennent de celle de leur compatriote Henry Froment », a-t-il rappelé.
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Henri Froment sera arrêté le 25 juillet 1944, incarcéré et torturé pendant plusieurs jours puis exécuté, son corps jeté avec d’autres das le ravin de Ladoux.
Michel Durand, premier adjoint délégué aux anciens combattants, a ensuite pris le micro pour rappeler les circonstances de la Libération de Millau.
« Août 1944. Depuis plusieurs semaines maintenant, la France entière voit les forces occupantes refluer vers le Rhin et la chape de plomb qui s’était abattue sur notre pays se fissurer de partout. En Aveyron, la Résistance et les maquis font plier sous leurs coups de boutoir des nazis de plus en plus certains de leur défaite.
Des échauffourées meurtrières se multiplient dans tout le département. A Rodez même, des mutineries éclatent alors que les préparatifs de la retraite allemande sont engagés. Le 17 août, 30 otages sont fusillés à Sainte-Radegonde, les nazis pensant peut-être préserver leur repli en faisant régner la terreur. Le 18 août, les troupes quittent Rodez en direction de Millau passage obligé pour le Larzac et la vallée du Rhône. La progression est aléatoire, ralentie ou interrompue par les embuscades au Bois des Tries, au Bois du Four, ensanglantée par le massacre de civils d’Argols près des pins de Vinnac.
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Les 20 et 21 août, Millau retient son souffle et attend l’heure de laisser exploser sa joie. Durant ces deux jours l’occupant, parfois l’arme au poing, rafle tous les moyens de transport inimaginables : vélos, motos, carrioles, chevaux, bœufs…
La longue nuit allait prendre fin ce mardi 22 août. C’est à 5h, aux premières lueurs d’une aube nouvelle que les Millavois entendent vrombir les moteurs des véhicules allemands. Les troupes occupantes entament leur retraite. Mais comme si la ville avait du mal à y croire, ce n’est qu’une heure après le départ du dernier soldat allemand qu’enfin à 8h du matin résonnent dans toute la ville les cloches de la Liberté.
Le maquis Rolland après avoir quitté son cantonnement d’Azinières entre triomphalement par le Crès à 8h45. Millau est libérée ! »
De Sainte-Radegonde aux stèles du Lévézou, de celles de Millau à La Pezade où une cérémonie avait lieu ce matin, 79 ans après nous n’avons rien oublié et nous nous souvenons.