Millau. Natacha Burg, des terrains de foot à la flamme olympique

Fanny Alméras
Fanny Alméras
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Le 13 mai 2024, la flamme olympique des JO de Paris passera par Millau. Le tirage au sort organisé le jour du Forum des associations a désigné Thomas Richard le kayakiste millavois et Natacha Burg, ancienne joueuse de foot pour être les deux porteurs de flamme, en tête de la délégation locale. S’ils ne se connaissaient pas auparavant, ils ont en commun « l’amour du sport et les valeurs qu’il véhicule », reconnaît Natacha Burg, ravie que le hasard lui ait confié cette nouvelle mission.

Natacha Burg est née au mois de mai, à la veille de la Coupe du monde de foot de juillet 1982 remportée par l’Italie. « À cette époque, il paraît que lorsque mon couffin était devant la télé, je me tenais tranquille, raconte Natacha. Mon père était joueur de foot, je crois que j’ai du foot dans les veines depuis que j’ai été conçue », plaisante-t-elle. Pourtant,« pour faire comme sa sœur », elle choisit la danse classique. Trois mois suffiront pour qu’elle comprenne que ce n’est pas pour elle et qu’elle chausse ses premiers crampons à cinq ans et demi, « c’était écrit », avoue la quadragénaire.

En première division

Jusqu’à 15 ans, elle joue avec une équipe de garçons entraînée la première année par le meilleur ami de sa mère dans le club de Caussade (82). « Quelques filles ont rejoint le club bien plus tard, parce qu’elles ont vu que c’était possible, mais elles étaient moins assidues que moi ! », plaisante Natacha qui prend à cette époque le poste d’arrière latéral pour ne plus jamais le lâcher. Avec cette équipe, elle devient championne départementale, puis arrive chez les cadettes et les séniors de Monbéqui (82) pour jouer avec des équipes 100 % féminines pendant deux ans.

Mais la première division lui fait de l’œil, l’entraîneur du TOAC (Toulouse Olympique Aérospatiale Club) qui l’avait déjà repérée au collège finit par la convaincre de jouer sous les couleurs de l’actuel TFC. Au prix de deux entraînements par semaine dans la Ville rose et d’un seul à Montauban où elle réside pour ses études, Natacha gagne sa place de titulaire et sera sacrée championne de France en 2000, l’année du bac et du permis, qu’elle n’est pas près d’oublier.

Pour le début de sa vie professionnelle, elle rejoindra ensuite les filles de Caylus (82) pendant un an. Malheureusement, la joueuse sera stoppée dans sa lancée, en juin 2003, les premiers signes de la maladie apparaissent et au mois de février 2004, le diagnostic tombe, Natacha est atteinte d’une Sclérose en plaques. Ses rêves sportifs s’envolent, mais son optimisme et son envie de vivre prennent le dessus. « J’ai décidé de ne pas me laisser abattre et de m’investir autrement », raconte l’ancienne joueuse de D1.

Une candidature proposée plusieurs fois

En 2005, elle est embauchée à Actia Telecom (anciennement SODIELEC) à Saint-Georges de Luzençon, s’installe à Millau et devient pour quelque temps l’entraîneuse des 7/8 ans au SOM football. Elle intègre ensuite la Jeune Chambre Économique dont elle sera même présidente en 2019, participe à la Course du Viaduc, aux 100 km de Millau, crée l’association Neuro Run pour la recherche contre la Sclérose en plaques… Au fil des ans, partout où elle passe, Natacha s’investit activement et rayonne en répandant généreusement sa bonne humeur, au point que sa candidature pour être porteuse de la flamme olympique a été proposée par plusieurs associations, Neuro Run, l’Alpina, les Gazelles, la JCE, le Z40, le Rotary Club Millau, le SOM handball.

C’est finalement le bulletin du SOM Football qui sera tiré au sort. Un moment d’émotion et de joie partagé par l’ensemble des participants, et un symbole fort pour Natacha Burg. « La flamme, c’est quelque chose pour moi, tout le monde se rallie derrière cette lumière et les valeurs partagées par tous les athlètes », explique la future porteuse. « Ils montrent que quoi qu’il arrive, malgré le handicap, les obstacles, tout est possible, il suffit de le vouloir vraiment » lance Natacha Burg qui n’a rien perdu de son esprit sportif et combatif et qui sera à n’en pas douter une merveilleuse ambassadrice pour la ville de Millau le 13 mai prochain.

Un joli clin d’œil au don du sang lors de la course du Viaduc de Millau.
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