Il fait partie des sites identitaires majeurs et quasi historiques du village de Saint Rome-de-Tarn : le lavoir public. Situé sur la place du Ravelin, en bordure du ruisseau du Lévejac qui lui procure son approvisionnement en eau, il comprend à son entour des étagères de pierre pour déposer, en son temps, corbeilles et linge.
Les margelles de son bassin disposées en plan incliné facilitaient la tâche des lavandières venues procéder au rinçage de leurs lessives commencées à leur domicile. Au-delà de la vocation pratique du site, ce lieu réservé aux femmes ne constituait-il pas l’équivalent du bistrot fréquenté par les hommes ? Un temps où l’on ne se mélangeait pas !
Ce vendredi 22 septembre, c’est l’entreprise MG2C qui procède à la rénovation de sa toiture. Au cours des années, le lavoir a connu de nombreuses vicissitudes et de changements, rénové plusieurs fois depuis la fin du XIXe siècle. En 1867, il est jugé trop éloigné du Lévéjac, édifié à l’emplacement actuel avec les matériaux de l’ancien. Il sera emporté par l’importante crue du 25 août 1892.
« Deux experts et quatre commissions sont chargés du constat. Le 30 août, le conseil municipal demande un secours de 1.000 F suite à l’orage qui a emporté le lavoir public, les parapets des six ponts sur le Lévéjac. Le plan de sa reconstruction arrêté le 18 octobre, les travaux nécessiteront le vote d’une taxe extraordinaire de 3 centimes additionnels sur les contributions directes de la commune de 1893 à 1902. Parmi les chantiers étudiés par M. J. Caumes architecte à Saint-Affrique : la reconstruction du lavoir, la réparation du temple du culte protestant, et les quatre ponts emportés ou avariés par les débordements du ruisseau ».
Si de nos jours, cet édifice a perdu sa fonction initiale, il demeure l’un des typiques clichés du village, et chaque lundi de Pâques connaît sa matinée de gloire avec le rendez-vous piscicole proposé dans le cadre des festivités saint-romaines.