C’est un chantier qui n’était pas dans le plan de mandat d’Emmanuelle Gazel, et dont les finances de la ville se seraient à priori bien passées. Mais un diagnostic de Véolia et Aqualter, les délégataires de la Ville, ferait état de canalisations d’eau potable âgées entre 80 et 100 ans, avec un taux d’usure dépassé de 50 %. Des « fuites importantes » impacteraient le rendement du réseau communal, avec « un risque d’aggravation ».
Le réseau de collecte des eaux usées et pluviales ne serait pas en meilleur état, puisque les racines des platanes colmateraient les canalisations à plusieurs endroits.
Autant dire qu’il y a urgence. Aussi, ce soir en conseil municipal, Patrick Pès, conseiller municipal délégué à l’habitat, présentera une délibération afin que les conseillers autorisent la maire de Millau, Emmanuelle Gazel, à faire un tour de table pour financer la réalisation des travaux sur les réseaux entre la place du Mandarous et l’avenue Alfred Guibert, ainsi que la réfection globale de la chaussée sur cette même partie avec reprise des trottoirs côté mairie.
La circulation sera déviée
La réalisation de l’ensemble de ces travaux serait effectuée entre novembre 2023 et mai 2024. Afin de perturber le moins possible la circulation sur cet axe très fréquenté du centre-ville, quatre phases d’environ six semaines seront nécessaires. La première entre la place du Mandarous et l’avenue Alfred-Merle, la deuxième entre l’avenue Alfred-Merle et la place Bion Marlavagne, la troisième entre la place Bion Marlavagne et l’avenue Pierre Sémard et enfin la dernière entre l’avenue Pierre Sémard et l’avenue Alfred Guibert.
Pendant ces sept mois, les habitudes vont être tout de même perturbées, puisque la circulation devra être déviée, notamment sur l’avenue Jean-Jaurès.
Deux options possibles
Les travaux de réfection globale de la chaussée avec reprise des trottoirs par une entreprise privée après mise en concurrence sont estimés à 150.000 €. Ceux du renouvellement de la canalisation d’eau potable sur 500 mètres et seront assurés par l’entreprise Sévigné, désignée par Véolia, pour un montant de 250.000 €.
Deux options sont possibles pour la reprise de 40 branchements sur le réseau unitaire des eaux usées et pluviales. Soit on conserve le réseau et on répare les branchements défectueux, pour une somme estimée à 186.000 €, soit, et ce serait l’option privilégiée, on crée un réseau séparatif sur 900 mètres avec deux canalisations superposées (eaux usées en PVC et pluviales en béton). Le coût grimperait alors à 868.000 € (240.000 € pour le renouvellement de la DSP et 628.000 € pris sur le budget annexe assainissement, « et non pas sur le budget principal de la Ville », souligne Emmanuelle Gazel).
Une option plus onéreuse, mais qui permettrait la réduction des déversements dans le Tarn, la diminution de la charge en eaux claires parasites dans le réseau des eaux usées, mais aussi l’obtention de subventions de l’Agence de l’eau à hauteur de 54% du montant des travaux liés au réseau d’eaux usées (soit 261.000 € HT).