Tout près du Viaduc, côté nord-ouest, sur le Causse Rouge, petit causse carixien et sinémurien s’élève dans un bosquet de chênes, un monument aux dimensions imposantes qui attire l’œil de pas mal de photographes de passage sur le chemin de Brocuéjouls, près de l’A75 où s’ouvre le ravin qui descend vers Peyre. Il s’agit d’un dolmen remanié par des bergers qui ont enlevé le tertre qui le recouvrait, pour lui donner une autre destination, que celle exclusivement liée à un usage funéraire.
On sait que dès le néolithique final (environ 3000 av. J.-C.), une station de plein air existait à un kilomètre au nord de Soulobres, près du Cami Farrat. Et c’est d’une époque à peine plus récente que l’on doit dater les quatre dolmens ou sépultures mégalithiques, situés de part et d’autre de la route de Soulobres à Saint-Germain, de même que les deux beaux dolmens de Brocuéjouls (d’après Alain Vernhet, Sauvegarde du Rouergue, Saint-Pierre de Brocuéjouls n° 36, janvier 1993).
Jean Delon qui passait dans le secteur décrivait ainsi ce site : « S’il fut, à son origine, chambre funéraire, au fil des siècles, il se transforma en salle à manger pour les bergers et pour les promeneurs qui vinrent s’y mettre à l’abri ; s’ils se servirent de la grande pierre horizontale comme d’un toit, ils construisirent, à l’entrée comme un enclos bien protégé » (Balade en liberté autour de Millau, p.71, 2002).
Le tumulus a été détruit, mais le dolmen imposant transformé en bergerie est très bien conservé. La table mesure 430 x 400 x 60 cm, les piliers : droit 330x35x160 cm, le gauche 207x35x160 cm. Largeur de la chambre 135 cm (Site Mégalithes du monde)
Un peu plus bas, dans un autre bosquet, au bord de ce même chemin se trouve une caselle de berger, parfaitement conservée.
Marc Parguel