Gabriel Attal a dévoilé hier ses « grandes solutions » pour l’agriculture française. Force est de constater que l’exercice n’a pas convaincu les agriculteurs aveyronnais, notamment les éleveurs qui se sentent oubliés dans « cette série de mesurettes ».
« Beaucoup de points administratifs peu impactants, déjà prévus ou connus depuis plusieurs jours, mais nous restons sur notre faim, annoncent les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA Aveyron.
Le Premier ministre n’a pas évoqué la problématique de renouvellement des générations. Alors que la loi d’orientation agricole de Marc Fesneau devient une arlésienne depuis plusieurs mois, aucun mot pour les jeunes qui rêvent d’agriculture, pour les futurs retraités qui n’ont pas de reprise. Ce renouvellement que le président avait annoncé comme grande cause nationale n’est même plus considéré aujourd’hui.
Aucune mesure liée à l’élevage n’a été annoncée. Ce secteur connaît depuis plusieurs années des crises de vocations, de prix, de marchés… La France a décapitalisé son cheptel comme jamais en 2022, mais cela ne semble pas inquiéter le gouvernement. On peut se féliciter de la prise en charge des frais liés à la MHE, mais quid de la FCO qui a disséminé le troupeau Aveyron à l’automne et dont les conséquences sont encore présentes à ce jour sur les exploitations (avortements, malformations…)
Sur les lois Egalim, Gabriel Attal s’est félicité de la mise en place de contrôles… qui étaient prévus il y a déjà plusieurs années. L’application d’une loi n’est pas une victoire ou une avancée, c’est une suite logique à son adoption ! Les agriculteurs veulent vivre du revenu de leurs productions.
Le sujet de l’importation ne se résume pas au refus du Mercosur comme a voulu le faire croire le Premier ministre hier. Pourtant rien n’a été dit sur les autres accords en cours de discussion, rien sur les clauses miroirs que nous réclamons depuis des années. Comment ne pas assassiner son agriculture quand on laisse entrer des produits alimentaires qui ne respectent pas les mêmes conditions de production ? On marche encore une fois sur la tête !
Enfin, au-delà de ces annonces, nous n’avons pas perçu quel est le projet agricole pour la France pour les 10 prochaines années. Aucune vision et ambition globale de notre secteur n’a été portée par le Premier ministre, qui a seulement tenté un désamorçage de la situation de crise immédiate dans laquelle nous nous trouvons. Nous avons au terme de son intervention eu la douloureuse sensation que le biais n’était pas encore arrivé à Paris ! En conséquence la mobilisation JA et FDSEA en Aveyron continue. »
JA et FNSEA Aveyron