Millau. « Tirailleurs d’ailleurs », des images de la guerre 14-18 exposées à la Galerie Le Salon

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Pierre Pipien à la galerie Le Salon © Aurélien Trompeau

Du 26 janvier au 10 février, Pierre Pipien, ancien proviseur du lycée Jean Vigo, expose au Salon les photos de son grand-père qui a été infirmier dans un régiment de tirailleurs marocains pendant la guerre de 14-18.

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En janvier 1915, Léon Pipien, grand-père de Pierre Pipien, sollicite et obtient d’être incorporé dans les troupes marocaines sur le front français. Il est affecté au premier régiment de tirailleurs marocains, comme infirmier, le 6 février 1915. Suivant le régiment jusqu’à la blessure, à Villers-le-Sec qui entrainera sa démobilisation le 26 octobre 1918, il prend part à tous les combats, dont celui du Chemin des Dames…

Tout au long de sa présence au régiment, il constitue une collection de clichés personnels augmentés d’images récupérées auprès de ses camarades. Ces photographies documentent le quotidien des hommes qui constituent le régiment.

Pour ce projet, « Tirailleurs d’ailleurs », Pierre Pipien a rephotographié et colorisé un certain nombre de ces clichés de très petit format (32 mm x 58 mm pour la plupart), initialement en noir et blanc.

DR

À travers « Tirailleurs d’ailleurs », il souhaite faire connaitre un peu de la vie quotidienne de ces hommes, jeunes, engagés dans un régiment d’élite qui fut en première ligne de tous les combats de 14/18. Ces hommes venus d’un « ailleurs » lointain qui furent brutalement plongés dans l’enfer de la Première Guerre mondiale.

Le parti-pris de la couleur correspond à une volonté de rendre présente la vie, ou l’illusion de la vie, de ces soldats. La sélection qu’il a effectué écarte les moments de décorum militaire afin de privilégier les heures de repos, de détente, de travail journalier. Il s’agit, grâce à ces quelques images, de témoigner un peu de l’ordinaire de ces soldats entre leur départ du Maroc et l’issue fatale au combat pour un grand nombre d’entre eux. « Tirailleurs d’ailleurs » a pour but de restituer une part de leur humanité à ces combattants, étrangers à toutes les raisons de la guerre, qui sont venus se battre pour la France depuis leur lointain pays, cet « ailleurs ».

Les photographes

Léon Pipien, né en 1882 à Arles, il est percepteur à Vezins avant la guerre de 14, quand il fait la connaissance de Marthe Roucoules, issue d’une famille millavoise de coloristes en peaux. Il fait la guerre dans les tirailleurs marocains, puis est nommé percepteur à Najac et Espalion. En 1928, il prend une retraite anticipée et se consacre alors à l’entreprise familiale de teinturerie en peaux à Millau. Il est élu maire de Verrières en 1936. Après la Seconde Guerre mondiale, la teinturerie en peaux ferme et il se consacre alors à ses passions la peinture et la photographie. Il décède en 1963 à Millau.

Pierre Pipien, d’origine millavoise, après une carrière d’instituteur puis de chef d’établissement de l’enseignement secondaire à Millau, il se consacre, à la retraite, à la photographie en travaillant surtout sur les paysages de l’Aveyron et du Haut-Doubs. L’idée de l’exposition « Tirailleurs d’ailleurs » lui vient alors qu’il entreprend un travail de sauvegarde des clichées de son grand-père Léon Pipien au cours de l’année 2022.

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Millau. Galerie Le Salon, 25 rue Antoine Guy. Tous les jours de 15h à 19h • Entrée libre

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