Carole Delga : « Honorer et faire perdurer la mémoire de Missak Manouchian et ces immigrés qui ont tant fait pour la France »

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© Région Occitanie Léo Arcangeli

À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et son épouse Mélinée, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a organisé le 19 février dernier, une soirée d’hommage à l’Hôtel de Région de Toulouse. La Région Occitanie fut la première collectivité à apporter officiellement son soutien à la panthéonisation de ce héros de la Résistance qui fait écho aux valeurs de son territoire. Plus de 600 personnes ont répondu présentes à cet hommage.

En préambule de la table ronde animée par Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste France Télévisions, Carole Delga a déclaré : « C’est un immense honneur et un grand devoir de faire vivre la mémoire de Missak Manouchian, et avec lui, la mémoire du groupe des 23 résistants. Ce sont des héros, des héros de notre histoire commune et collective.

© Région Occitanie Léo Arcangeli

Les Manouchian, c’est l’histoire d’un engagement construit en opposition aux obscurantismes et à la barbarie. Ils l’avaient compris : il ne faut rien céder à la haine, ne pas détourner le regard, car si on la laisse insidieusement progresser, elle nous prendra tout. Nos vies, mais aussi notre dignité et nos valeurs. C’est parce qu’ils se battaient pour un idéal que le groupe des 23 combattants est tombé.

En Occitanie, cet hommage c’est celui de tout un territoire, car c’est une part de notre identité républicaine. Nous sommes une terre de Résistance. J’ai décidé de lancer une grande démarche de mémoire, nommée Occitanie Terre de Résistances. Des rendez-vous mémoriels jalonneront ces deux prochaines années pour rendre hommage à l’ensemble de ces héros de la Résistance. Prendre le temps de se souvenir et surtout de transmettre, en emmenant encore cette année 150 lycéens au mémorial du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau ou encore grâce au travail mené par les équipes pédagogiques avec la jeunesse au Mémorial du Camp de Rivesaltes, qui célébrera ses 10 ans en 2025 ».

« La lutte contre le totalitarisme est toujours d’actualité. Ce totalitarisme peut changer de nom, de visage, mais il a toujours le même but : abattre la démocratie, abattre Alexeï Nalvany en Russie, abattre Mahsa Amini en Iran, abattre la rédaction de Charlie Hebdo.

Oui, restons lucides, nous sommes encore dans cette lutte contre l’obscurantisme. Dans ce combat, vital, pour notre destinée commune, il y a des symboles forts comme l’est la panthéonisation de Manouchian. Mais il doit aussi y avoir des actes politiques : continuer à tendre la main au progrès et au monde, car c’est la mission universaliste de notre pays. Je revendique cette identité plurielle.

Si Missak Manouchian, arménien puis apatride, est arrivé en France, ce n’est pas un hasard. C’est autour de ces valeurs, directement héritées de la Révolution française, que les identités se sont conciliées autour d’un destin commun. »

À l’issue, se sont suivis les témoignages de Hasmik Tolmajian, ambassadrice de la République d’Arménie en France, Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine et vice-président du Sénat, André Manoukian, auteur-compositeur et pianiste, et Jean-Pierre Sakoun, président d’Unité Laïque, initiateur et président du comité pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon.

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