Millau. Le Département et la MJC s’accordent pour accompagner un projet artistique prometteur

Fanny Alméras
Fanny Alméras
Lecture 6 min.
Raphaël Dorvault en compagnie de Karim Kanal.

Architecte d’intérieur, la musique est depuis toujours dans sa vie. Multi-instrumentiste passionné, Raphaël Dorvault a aujourd’hui l’opportunité de bénéficier d’un accompagnement professionnel de sa pratique musicale amateur. « Alias B », un projet solo guitare voix et « Pokipeg », son groupe ont été sélectionnés pour bénéficier de l’accompagnement à la pratique musicale amateur, porté par le Département de l’Aveyron et proposé par la MJC de Millau avec Karim Kanal, référent du dispositif.

[dropcap]À[/dropcap] l’automne 2023, La MJC de Millau a renforcé l’offre qu’elle propose déjà depuis une dizaine d’années à l’attention de la pratique artistique amateur, grâce à un dispositif d’accompagnement de la pratique musicale amateur intra-muros piloté par Karim Kanal, professionnel, musicien et enseignant détaché par le département de l’Aveyron.

Plusieurs groupes et artistes sud aveyronnais capables de jouer au moins 30 minutes de compositions ont été tour à tour auditionnés, le premier à être sélectionné pour bénéficier de ce dispositif est Raphaël Dorvault, avec « Alias B » et son groupe « Pokipeg » (Raphaël Dorvault, guitare, Marie Causse, chant et piano, Olivier Cortiez, batterie et Mickaël Falguière, basse).

« J’ai toujours voulu faire de la musique, j’ai choisi d’exercer un métier que j’aime, mais aujourd’hui, j’aimerais inverser les choses. Je voudrais faire revenir cette passion au premier plan et lui faire prendre plus de place dans mon quotidien pour l’amener beaucoup plus loin », explique l’auteur compositeur-interprète. « L’objectif, c’est d’atteindre un certain niveau pour laisser une trace derrière soi, un témoignage, un élan créatif. C’est formidable d’avoir un tel dispositif à Millau, je viens ici pour me confronter à une expertise et pour chercher du conseil, pour pouvoir améliorer le projet, l’affiner et le monter en puissance pour professionnaliser ma démarche amateur. J’aimerais toucher un autre public, participer à des festivals, élargir ma diffusion numérique, sans pour autant vivre de la musique ou changer de vie, ça c’est la partie la plus compliquée », déclare le musicien.

Un accompagnement professionnel

Écriture, composition, répétition, préparation d’un concert ou d’un enregistrement, démarchage, communication autour d’un projet, grâce à une solide et vaste expérience, Karim Kanal offre un coaching sur-mesure pour chaque projet. Il aide les artistes à « mettre à jour et à prioriser des pistes de travail en fonction des objectifs ». « Le rapport à la musique va être différent selon les âges, les situations, le parcours… Il y a autant de manières de vivre la musique que d’individus. Je vais travailler sur des points objectifs. Laisser tomber les échéances, prendre de la hauteur et trouver le sens du projet artistique », détaille-t-il.

Loin de travailler sur les tendances du moment, il est aussi musicien en activité, une particularité dans le monde du coaching. Son expérience lui confère également une approche plus intime. « J’ai aussi porté mon propre projet en tant qu’auteur-compositeur, je sais ce que ça veut dire de se réveiller et de penser à son projet du matin au soir et d’en rêver la nuit, je sais ce que ça implique, je sais ce que c’est d’avoir le trac… ce n’est pas anodin de jouer devant quelqu’un comme Raphaël vient de le faire », reconnaît Karim après l’une des premières auditions d’Alias B.

À ce moment précis, lorsque Raphaël pose sa guitare, le professionnel n’émettra pas d’avis sur les compositions ou la prestation. « Je ne vais travailler que sur des points très objectifs, la prestation, ce n’est pas le sujet, mon avis on s’en moque. Par contre, j’ai une expertise sur des choses très terre à terre pour canaliser l’énergie, se recentrer et gagner du temps pour construire un projet cohérent ».

Statut et compétences

« C’est un tout, l’artistique, le visuel, la manière d’en parler, le nom, les codes couleurs, qui fait que, quelle que soit l’entrée par laquelle tu vas découvrir le projet, la suite est cohérente. Au-delà du style, un projet singulier trouvera sa place dans l’écosystème musical. Etre professionnel aujourd’hui, c’est juste prouver que 51 % des revenus viennent de son activité. Mais il y a deux sens au mot professionnel, il y a le statut et il y a la compétence », sourit Karim Kanal.

Pour monter en compétences, Alias B et Pokipeg pourront compter sur des étapes cruciales et incontournables pendant lesquelles Karim les accompagnera avec une attention particulière et adaptée : arrangements, jeu, mise en place, intentions, enregistrement, scène et conseil en développement…

« Il bouscule mes certitudes, il a mis un coup de pied dans la fourmilière, il a apporté un regard éclairé sur mon jeu de guitare, finalement, c’est évident, mais il fallait que je l’entende », confie Raphaël Dorvault dès les premières rencontres. Au fil du temps, le projet évoluera, sera peaufiné, redéfini, en solo ou en groupe, les choses seront posées, presque naturellement, pour atteindre ses objectifs.

Pour Pokipeg et Alias B, l’accompagnement durera jusqu’à l’été, avec certainement une restitution publique en fin de saison. Il laissera ensuite sa place à d’autres projets musicaux locaux.

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