Ce mardi matin 12 mars, les facteurs de la Poste de Millau font le piquet de grève devant l’établissement, suite à un préavis départemental. Une vingtaine de grévistes, soit environ 80 % des agents titulaires, sont mobilisés pour « taper du poing sur la table » en ce « jour de bascule » qui devait marquer la nouvelle organisation suite au conflit qui a duré 43 jours à l’automne 2023.
« Nous sommes en grève aujourd’hui pour non-respect du protocole de sortie de conflit », résume l’un des agents. « Il était prévu qu’ils fixent des rouleurs (des remplaçants, NDLR) sur certaines des équipes, or ce n’est qu’à moitié respecté », explique-t-il. Autre point d’achoppement, certains FSE, ces « Facteurs Services Experts » chargés des nouveaux services à La Poste, qui devaient remplacer les managers. Or sur trois FSE, « un a demandé à être rétrogradé, un veut changer de poste et l’autre est en maladie », explique cet agent gréviste.
« Les préconisations médicales ne sont pas non plus respectées, glisse une autre gréviste. Par exemple, un médecin a notifié à La Poste que la tournée de l’un de ses agents devait être modifiée le moins possible, or elle a été changée à 80 % ! »
La position de la direction
La direction de La Poste fait part de son « incompréhension » face à ce nouveau préavis de grève déposé sur le centre de distribution de Millau. Pour rappel, le dernier conflit avait abouti, fin novembre 2023, à la signature d’un protocole de fin de conflit avec les organisations syndicales dépositaires des préavis.
« Tous les engagements pris dans le cadre de ce protocole ont été tenus, assure la direction. La nouvelle organisation qui se met en place aujourd’hui à Millau a, en outre, bénéficié du respect rigoureux de la méthode de conduite du changement suivie par La Poste à chaque fois qu’elle fait évoluer ses organisations : tenue des instances de dialogue social, consultation du personnel et de leurs représentants, co-construction avec les postiers, etc. Depuis la fin du conflit, la direction a notamment organisé 15 groupes de travail avec les facteurs pour poursuivre avec eux la préparation de la nouvelle organisation. »
La direction a proposé une rencontre à ses partenaires sociaux cet après-midi.
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Un facteur menacé de licenciement
A noter que mercredi 13 mars, un autre préavis de grève a été déposé pour soutenir « un collègue que La Poste veut licencier pour faute grave ». Il aurait été auteur d’un excès de vitesse à bort de l’un des véhicules de La Poste.
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