L’année 2023 est celle qui a connu le plus grand nombre de dommages aux troupeaux, imputables au loup, depuis que sa présence est avérée en Aveyron, avec 66 attaques et 256 animaux victimes. Depuis le début de l’année, le département comptabilise 11 attaques sur 7 exploitations ovines, notamment dans le sud Larzac, occasionnant des dommages sur 52 ovins.
Aussi, afin de protéger les troupeaux des éleveurs concernés ou menacés, des arrêtés autorisant des tirs de défense simple ou renforcée ont été pris par la Préfecture de l’Aveyron, conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
Les indices relevés par l’Office Français de Biodiversité (OFB) dans le secteur montrent par ailleurs la présence d’un chien de type « Saarloos », divagant sur le territoire des attaques recensées. Les caractéristiques physiques de ce chien sont très proches de celles d’un loup, avec lequel il peut être facilement confondu. Celui-ci est également susceptible d’intervenir sur les troupeaux et d’occasionner des dommages.
Dans ces circonstances, le préfet de l’Aveyron a pris un arrêté pour une durée d’un mois, afin de sécuriser l’intervention en cours, en appui des éleveurs, des louvetiers et des membres de la brigade « grands prédateurs terrestres » (dite aussi « brigade loup »), dans leur stricte mission de protection des troupeaux. Cet arrêté les autorise (et eux seuls) à abattre « tout chien en état de divagation et identifié comme ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d’en causer et dont la capture s’avère impossible. »
Selon l’arrêté préfectoral, « est considéré en état de divagation, tout chien qui en dehors d’une action de chasse, de la garde ou de la protection du troupeau, n’est plus sous la surveillance effective de son maître, se trouve hors de portée de voix de celui-ci ou de tout instrument sonore permettant son rappel, ou qui est éloigné de son propriétaire ou de la personne qui est en est responsable d’une distance dépassant 100 m. »
A noter que cette autorisation est valable de 20h à 8h, et seulement sur les communes de La Couvertoirade, L’Hospitalet-du-Larzac, Nant, Sainte-Eulalie-de-Cernon et Saint-Jean-et-Saint-Paul.
« Cette autorisation est donc strictement encadrée, limitée dans le temps et proportionnée aux nécessités de protection des activités d’élevage », assure la Préfecture de l’Aveyron.
