La Cavalerie. La 13e Demi-Brigade de Légion étrangère a commémoré la bataille de Camerone

Yannick Périé
Yannick Périé
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Ce mardi 30 avril en fin de matinée, les 600 hommes (environ 700 sont en opérations extérieures) que compte actuellement le camp militaire du Larzac qui abrite la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère commandée par le colonel Riou ont célébré la bataille de Camerone, un des symboles de l’esprit de la Légion étrangère.

Chaque année, le 30 avril, la Légion étrangère commémore la bataille de Camerone, un fait d’armes héroïque qui s’est déroulé au Mexique en 1863. Cette bataille, bien que perdue sur le plan militaire, est devenue un symbole indélébile de bravoure, de sacrifice et de cohésion pour cette unité d’élite de l’armée française.

Une expédition française au Mexique

En 1861, l’empereur Napoléon III décide d’intervenir au Mexique, alors en proie à une guerre civile. Son objectif est d’installer sur le trône un monarque favorable à la France, Maximilien de Habsbourg. Dans ce cadre, un corps expéditionnaire français est envoyé sur place. La Légion étrangère, composée de soldats venus du monde entier, fait partie de ce contingent.

Le combat de Camerone : une résistance héroïque

Le 30 avril 1863, une compagnie de la Légion étrangère, commandée par le capitaine Jean Danjou, se retrouve isolée dans une hacienda du village de Camerone, au Mexique. Face à elle, environ 2000 soldats mexicains, bien supérieurs en nombre et en armement. Les 62 légionnaires du capitaine Danjou tiennent fièrement leur serment de combattre jusqu’à la mort pour fixer les forces mexicaines du colonel Milan et protéger un convoi logistique destiné à la ville de Puebla.

Dès les premières heures du matin, les combats font rage. Les légionnaires, malgré leur infériorité numérique, se battent avec une bravoure sans pareille. Ils repoussent plusieurs assauts et infligent de lourdes pertes aux Mexicains. Mais au fil des heures, la situation devient désespérée. Les munitions s’amenuisent, les blessés s’accumulent, et la fatigue commence à se faire sentir.

La légende de Camerone est née

Vers la fin de la journée, le capitaine Danjou est tué. Le sous-lieutenant Maudet prend alors le commandement et ordonne à ses hommes de se rendre. Mais les légionnaires refusent. Ils préfèrent mourir en combattant plutôt que de se laisser désarmer.

La bataille continue jusqu’à la tombée de la nuit. Finalement, il ne reste plus que quelques légionnaires encore en vie. Ils parviennent à se frayer un chemin à travers les lignes ennemies et à se réfugier dans les montagnes.

Un symbole de l’esprit de la Légion étrangère

La bataille de Camerone a été une défaite militaire, mais elle a aussi été une victoire morale. Les légionnaires ont démontré une bravoure et un sacrifice exemplaires, qui ont valu à la Légion étrangère une renommée internationale.

Depuis lors, Camerone est devenu un symbole de l’esprit de la Légion étrangère. Chaque année, le 30 avril, les légionnaires du monde entier commémorent cette bataille et rendent hommage à leurs prédécesseurs qui ont donné leur vie pour défendre les valeurs de la Légion : honneur, discipline, fidélité et camaraderie. Ils sont 36.000 depuis 1831 à avoir honoré, par le don de leur vie, le contrat qu’ils avaient signé.

L’héritage de la bataille de Camerone

La bataille de Camerone a eu un impact profond sur la Légion étrangère. Elle a renforcé l’esprit de corps et la cohésion au sein de l’unité. Elle a également contribué à forger la réputation de la Légion étrangère comme une force militaire redoutable et respectée.

Aujourd’hui, la bataille de Camerone est toujours commémorée chaque année par les légionnaires, et notamment par la 13e DBLE de La Cavalerie. C’est un moment pour se souvenir des sacrifices consentis par leurs prédécesseurs et pour réaffirmer les valeurs de la Légion étrangère.

La bataille de Camerone est un épisode marquant de l’histoire de la Légion étrangère. Elle incarne les valeurs fondamentales de l’unité : bravoure, sacrifice, discipline et camaraderie. C’est un symbole qui continue d’inspirer les légionnaires d’aujourd’hui et qui rappelle la devise de la Légion étrangère : « Honneur et fidélité ».


Les médaillés de la prise d’armes de Camerone 2024

La cérémonie de ce matin, présidée par le général du corps d’armée Benoît Durieux, Directeur de l’Institut des hautes études de défense nationale et de l’Enseignement militaire supérieur, a été marquée par la remise de décorations à cinq militaires.

Les sous-officiers se voient décerner la Médaille militaire. Elle est la plus haute distinction militaire destinée aux sous-officiers et militaires du rang.

Adjudant-chef Marie-Pierre

L’adjudant-chef totalise trente-six ans de service. Elle a effectué une mission de courte durée à Djibouti et à la Réunion. Elle occupe la fonction de cheffe du pôle « ATLAS » de la compagnie de commandement et de logistique de la 13e DBLE.

Adjudant-chef Mikheil

L’adjudant-chef totalise vingt ans de service au titre de la Légion étrangère. Il a fait campagne en Côte d’Ivoire, à Djibouti, en Nouvelle-Calédonie, au Gabon, en Jordanie, aux Emirats Arabes Unis, en Irak et au Mali. Titulaire d’une citation, il occupe la fonction de chef de la cellule instruction au tir de la compagnie de commandement et de logistique de la 13e DBLE.

Adjudant Marek

L’adjudant totalise vingt-six ans de service au titre de la Légion étrangère. Il a fait campagne au Kosovo, en Afghanistan, à Djibouti, en Guyane, à Mayotte et a participé aux opérations Harpie et Sentinelle. Titulaire d’une citation, il occupe la fonction d’adjoint au gérant du cercle MESS de la compagnie de commandement et de logistique de la 13e DBLE.

Adjudant Lasha

L’adjudant totalise seize ans de service au titre de la Légion étrangère. Il a fait campagne au Gabon, à Djibouti, en Côte d’Ivoire, aux Emirats Arabes Unis, en République centrafricaine, en Ouzbékistan, au Mali et en Irak. Titulaire de deux citations, il occupe la fonction de chef de section tireurs d’élite longue distance de la compagnie d’appui de la 13e DBLE.

Adjudant Farid (Croix de valeur militaire)

Engagé de juin à août 2022 en tant que chef de section combat de l’infanterie au sein du groupement tactique désert n°1 « Monclar » dans le cadre de l’opération « Barkhane » au Mali, s’est particulièrement distingué le 13 août 2022. Alors que sa section était prise à partie, a commandé la riposte. Son action a permis la neutralisation de belligérants et la récupération d’armes et munitions.

La cérémonie en images

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