Ce mardi 7 mai, le tribunal administratif de Toulouse, dans le cadre d’une procédure de référé portée par deux associations, a suspendu l’exécution de l’arrêté relatif à la destruction de chiens errants, dans le cadre de la protection des troupeaux, « jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur sa légalité ». Le préfet de l’Aveyron prend acte de cette suspension.
« Il convient de rappeler que, en Aveyron, l’année 2023 est celle qui a connu le plus grand nombre de dommages aux troupeaux, imputables au loup (« loup non écarté », selon la classification de l’OFB) depuis que sa présence est avérée dans le département. Sur cette seule année 2023, ont été dénombrées, à l’échelle du département, 66 attaques et 256 victimes, rappelle les services de la Préfecture dans un communiqué.
Ce bilan dramatique se confirme malheureusement en 2024 : ainsi, ont déjà été recensées 13 attaques sur 64 ovins. Plus précisément, sur le territoire des 5 communes concernées par l’arrêté, 31 attaques ont eu lieu en 2023 avec 128 ovins tués et, depuis le début de l’année 2024, ce bilan est déjà de 12 attaques et 53 ovins prédatés, les dernières attaques ayant eu lieu ce week-end.
Par ailleurs, sur ce même territoire, un chien errant dont les caractéristiques morphologiques sont proches de celles du loup (chien de type « Saarloos », issu d’un croisement louve/chien), a été photographié en mars dernier. Il a été aperçu par les agents de l’Etat mandatés pour venir en appui des éleveurs concernés par ces attaques répétées, rendant tout à fait possible le risque que certaines (de) ces attaques lui soient imputables.
Pour mémoire, un chien Saarloos a d’ailleurs été à l’origine d’une prédation de 44 ovins en 2016, sur le territoire de la commune de Nant.
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Contrairement aux assertions des associations, l’arrêté suspendu ne visait aucunement à « organiser un abattage sauvage des chiens errants » dans le département de l’Aveyron.
Il était en effet particulièrement encadré : il s’agissait, sur une période extrêmement courte (un mois) et sur un territoire restreint (5 communes), au titre de la mission confiée aux agents de l’Office français pour la biodiversité (OFB) de la brigade « grands prédateurs » (dite aussi « brigade loup ») ainsi qu’aux lieutenants de louveterie, d’abattre un prédateur d’ovins ; celui-ci pouvant être un chien et non un loup (l’arrêté précisait que seuls les chiens « ayant causé des dommages aux troupeaux ou susceptibles d’en causer » étaient concernés par cette disposition), et dont la capture s’avérait impossible.
À ce jour, il convient de souligner qu’aucun chien n’a été abattu dans ce cadre particulièrement restrictif.
Face aux attaques subies par les troupeaux depuis plusieurs semaines, les services de l’État et les lieutenants de louveterie restent mobilisés pour soutenir les éleveurs durement éprouvés par ces prédations et mettent tout en œuvre, avec l’appui de la brigade loup (présente depuis la mi-avril et qui sera à nouveau mobilisée à partir de la semaine prochaine), pour les faire cesser. »
Article original publié sur Ruthénois.com