Millau. Au « Pic Vert », rouvrir pour vivre

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(Photo d'archives)

L’emblématique Pic Vert, lieu culturel, restaurant, bar, hôte de rencontres humaines, vit encore. Ou plutôt survit, à entendre les associés qui nous ont reçus pour faire le point sur la situation de l’entreprise, et présenter la programmation de la saison.

Procès passé, dossiers bloqués

Les associés du Pic Vert, café resto-culturel, ont voulu communiquer, pour exprimer ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont sur le cœur, et parler de leurs projets après l’incendie volontaire qui avait obligé à la fermeture de l’établissement pendant de longs mois et plonge aujourd’hui l’équipe dans une situation complexe à plusieurs titres. « Les gens passent devant, voient que c’est ouvert et pensent que tout va bien. Et bien non, pas forcément. Derrière la façade, c’est morose, » lancent les associés.

Six mois après l’incendie qui a traumatisé toute l’équipe et laissé la structure orpheline de ses soirées tout l’hiver, les stigmates sont encore visibles. À l’intérieur, les débris ont été évacués, mais les murs sont toujours noirs de suie, l’odeur aussi reste très présente, comme l’ambiance et l’humeur : lourde, visible et touchante.

Seul l’extérieur du bâtiment est exploitable. L’ouverture se fait donc en mode guinguette avec une cuisine éphémère : plus de carte brasserie, plus de pizzas, restauration légère (mais toujours de qualité), commandes au bar. Pour tous, « il a fallu se réinventer ».

Côté administratif, c’est la bérézina. « Les dossiers sont bloqués, les assureurs et les banquiers ne nous aident vraiment pas, nous sommes désemparés. On arrive à peine à payer les charges fixes, les loyers sont impayés depuis six mois » assure l’équipe qui parle d’une « situation complexe », évoquant « les pertes d’exploitation non versées, les remboursements de prêts à assumer malgré cette fermeture imposée ». Des aides financières du Département pour les salaires ont toutefois été les bienvenues, « un moindre mal » pour les associés.

Pendant ce temps, les marchés du jeudi et les soirées à Creissels offrent quelques rentrées d’argent, mais « trop peu », regrettent les membres du Pic Vert qui ont le désagréable sentiment que « tous attendent qu’on se plante. » Devant tant d’embûches, le moral est mis à mal. « On n’a aucune vision à moyen terme possible ». En effet, à ce jour, ils expliquent n’avoir « aucun devis, aucun budget, aucune autorisation » et les entreprises de bâtiment consultées selon eux, disent que « même pour la saison 2025 ça sera impossible ».

Rouvrir pour vivre

Ils rouvrent donc « tant bien que mal » avec pour seul objectif : « faire vivre l’esprit Pic Vert », avec toujours beaucoup d’aide de leurs amis, des brasseurs, des cavistes, des partenaires… « contents malgré tout de rouvrir ce lieu de rencontres unique et de revoir les clients ».

Pour l’été, tous ont préparé une programmation essentiellement musicale, l’absence de salle et de scène empêchant théâtre, danse et autres. Une programmation riche, diversifiée, pour tous les goûts avec de nombreux partenariats qui restent actifs avec le CRDA, Hot Swing Danse, la Salsa…

Deux rendez-vous hebdomadaires

Les mercredis proposeront une soirée festive, les dimanches l’ambiance sera « plus cool », avec davantage de proximité et le retour des soirées PLS (Partage Libre des Savoirs).

Les jeudis de 17h à 19h, les marchés de producteurs continuent et ont de plus en plus de succès, satisfaisant clients comme producteurs ces derniers venant essentiellement de la vallée et du Larzac.

Ce lieu unique a su se faire une place à part dans le cœur et les habitudes des Millavois, et des artistes aussi. Il sera ouvert pour tout l’été 6 jours sur 7 dès 15h avec une cuisine légère, fraîche, bio et en circuit court.

Les 150 places assises en terrasse ne demandent qu’à vivre, comme les associés et salariés du Pic Vert : Charlotte, Céline, Jérôme, Sophie et Laurent, Pép le pizzaïolo devenu crêpier, Élodie et Caroline toutes deux en congés maternité.

En 2024 ils avaient été 20 salariés. Cet été, ils ne seront que sept, mais bien décidés à faire vivre le Pic Vert, pour un été vivant, humain et festif qui commence dès le 8 juin avec la venue du chanteur Yog.

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