La section de la LDH de Millau s’associe aux défenseurs de l’offre de soins psychiatriques dans le Sud-Aveyron. Elle apporte son soutien au docteur Hocine Turki, médecin tunisien qui s’est vu refuser la prolongation de son titre de séjour, et a dû quitter la France le 31 mai.
Il exerçait dans une équipe en sous-effectifs et a contribué pendant deux ans à soigner nos concitoyens en souffrance. Il a accompagné des centaines de patients dans leur parcours de soins. À ce jour, ces patients pourront-ils toujours bénéficier d’un suivi médical ?
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La protection de la santé est un droit essentiel que défend la LDH. C’est un droit fondamental prévu par la Convention Universelle des Droits de l’Homme. Le pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels considère même, plus précisément, les soins de santé comme un produit de première nécessité au même titre que l’alimentation et le logement. L’organisation du système de soins dans notre pays doit contribuer à garantir ce droit tel que défini par les conventions internationales signées et ratifiées par la France.
Or force est de constater qu’aujourd’hui l’organisation du système de santé restreint de plus en plus l’exercice de ce droit fondamental. Une des nombreuses raisons en est la pénurie de médecins, tant généralistes que spécialistes et de professionnels de santé en général, en ville et à l’hôpital tous services confondus.
Un des moyens pour lutter contre cette pénurie de soignants peut être le recours aux médecins étrangers. Pourtant ceux-ci sont souvent dans des situations précaires, leur titre de séjour n’ayant en France qu’une durée de validité limitée.
La LDH rappelle avec force qu’une des responsabilités des pouvoirs publics est de garantir le respect de TOUS les droits fondamentaux, de tous les citoyens vivant en France.
Concernant la santé, les ARS sont les représentants de l’organisation territoriale de l’offre de soin. Leur soutien aux praticiens étrangers dans les démarches administratives nécessaires pour continuer d’exercer est essentiel.
La section de la LDH de Millau déplore la décision de la préfecture de l’Aveyron de s’en tenir à la stricte application des textes législatifs et réglementaires.
Une interprétation de ces textes qui privilégierait les valeurs humaines s’avère toujours possible. Une lecture humaniste prenant en compte l’intérêt général aurait pu permettre le maintien du docteur Turki au sein de l’équipe de santé mentale du Sud-Aveyron, et, lui laisser du temps pour une totale régularisation de sa situation.
De très nombreuses personnes auraient eu l’assurance d’être respectées dans leurs besoins de soins.
La section de la Ligue des Droits de l’Homme de Millau
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