Circonscription de Millau : pour les communistes, Richard Bouigue n’est « pas le bon choix »

Yannick Périé
Yannick Périé
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Georges Gaubert et Martine Perez (PCF), lors de la manifestation de ce samedi 15 juin.

La nouvelle du parachutage de Richard Bouigue sur la troisième circonscription de l’Aveyron a surpris un peu tout le microcosme politique local ce samedi matin. Même dans les rangs du Parti Socialiste, certains regrettaient le « manque total de concertation ».

Si Michel Rhin (LFI), candidat en 2022 face à Jean-François Rousset, estime que cette désignation est « un manque de respect pour les Aveyronnais », chez les communistes, la pilule a aussi du mal à passer.

« Je pense que ce n’est pas la bonne solution pour remporter la victoire aux élections législatives », commente de son côté Martine Perez, figure historique du parti communiste millavois et elle-même candidate aux législatives de 2007. « Il valait mieux des personnalités locales, que les gens connaissent, plutôt que de parachuter quelqu’un de la région parisienne, quelqu’un qui n’est pas connu. Je pense que ce n’est pas bon. »

L’exemple de Béatrice Marre, « la carte à perdre »

« On avait la dernière fois un candidat de la France Insoumise (NDLR : Michel Rhin). Si le Parti Socialiste n’avait pas de proposition à faire, il n’avait qu’à laisser la circonscription à Michel Rhin. L’union qui s’est faite avec le Nouveau Front Populaire est quelque chose de sensationnel, d’historique, mais je trouve que sur le sud Aveyron ce n’est pas le bon choix », estime-t-elle.
« Parachuter des gens qui ne sont pas connus, le PS l’a déjà fait en 2007 avec Mme Marre, qui avait été la carte à perdre », rappelle Martine Perez.

En 2007, Béatrice Marre, ancienne cheffe de cabinet du Président de la République François Mitterrand, avait en effet été parachutée à Millau. Après avoir obtenu 27% des voix au premier tour, elle avait été battue par Alain Marc au second tour (57,67 % contre 42,33%). En 2012, alors conseillère municipale, elle est à nouveau battue dès le premier tour (15,5 %).

« On prendra toute notre part pour la victoire »

La militante communiste, tout comme Michel Rhin, regrette aussi le « manque total de concertation locale ». « On l’apprend ce matin par vous », lève-t-elle les bras au ciel.
Mais elle l’assure : « On va quand même se mobiliser, on n’a pas le choix. L’heure est grave, on a en face soit le candidat macroniste, soit le candidat RN, alors oui, bien sûr, les communistes vont se mobiliser, mais je regrette que ce soit dans cette condition. On prendra toute notre part pour la victoire du Nouveau Front Populaire. »

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