À Millau, vendredi 14 juin en fin d’après-midi, près de 600 personnes se sont réunies pour affirmer leur opposition au Rassemblement national.
Citoyens, les partis de gauche, différents syndicats, associations et autres collectifs », avaient appelé à manifester contre l’extrême droite au lendemain du scrutin européen qui a propulsé le parti d’extrême droite largement devant tous les autres.
« On a tous été forcément choqués dimanche soir par les résultats même si on s’y attendait quelque part avec les sondages, confie Michel Rhin, mais réaliser que la bête a vraiment pris corps, et qu’elle arrive en tête dans 93 % des villes françaises. 93 % de nos villes. Que s’est-il passé ? Pourquoi on sommes-nous arrivés là ? Je crois que personne n’est coupable, mais ne comporte tous en nous une forme de responsabilité même si certains emportent plus que d’autres, c’est une évidence », s’est désolé l’ancien candidat NUPES aux élections législatives de 2022. Aujourd’hui, malgré l’amertume, il se réjouit toutefois de l’unification de la gauche dernière la bannière du nouveau Front populaire.
« Je crois qu’il y a une petite fenêtre qui est en train de s’ouvrir. À nouveau quelque chose d’extraordinaire qui s’est passé. Et que ce piège qu’Emmanuel macron a tenté de faire dimanche soir, est en train de se retourner contre lui grâce c’est l’Union qui vient de se faire. Alors, essayons de lui prouver qu’il existe encore dans ce pays des gens qui croient fermement à la fraternité à la liberté et au peuple. Alors nous concentrons tout sur tout le monde. Pour ne pas rester à la maison pour ne pas s’abstenir, il ne faut pas rester chez soi et laisser le bruit des bottes grandir de plus en plus. Il faut se motiver absolument le 30 juin pour aller voter » a-t-il lancé.
Au fil des prises de parole qui ont ponctué le défilé de la place de la Capelle jusqu’à la sous-préfecture millavoise, les intervenants ont confié leur peur de voir le RN dans les plus hautes strates de l’État français, dénonçant tour à tour les votes du « on n’a jamais essayé alors pourquoi pas », insistant « sur l’Histoire avec un grand « H » de notre pays qui a vécu des heures sombres sous le pouvoir de l’extrême droite ». Dans les rangs des manifestants, de jeunes gens affichaient clairement leur opposition à ce « parti de fachos », allant jusqu’à reprendre en cœur le célèbre chant Bella Ciao, presque devenu l’hymne de la résistance.
« Bon il paraît que tous les paysans ont voté extrême droite, mais je dis que non ! » a déclaré Christian Rouqueirol rappelant que ces mêmes campagnes étaient les éternelles oubliées des politique des l’Etat depuis des années.
Un autre rassemblement est prévu samedi 15 juin à 10h 30 devant la maison des Syndicats quai Sully Chaliès.