Entre Gorges et Vallée du Tarn, une nouvelle randonnée pédestre vient d’être balisée, au départ de Liaucous (commune de Mostuéjouls). Liaucous est aussi le point de départ d’une des randos mythiques des Gorges du Tarn : les villages troglodytiques d’Eglazines et Saint-Marcellin. Il existe désormais sa petite sœur, plus courte et tout aussi charmante : le Roc des Agudes.
Info rando
- Durée : Boucle de 3h
- Longueur : 6,3 km
- Dénivelé : D+/- 502 m
- Balisage : PR jaune
- Topo : rando.parc-grands-causses.fr/fr/trek/53155-Le-Roc-des-Agudes
Rendez-vous à Liaucous, bijou d’architecture caussenarde. Ce petit village charme dès la première seconde avec ses maisons toutes de pierres et de voûtes vêtues, accrochées au flanc du Causse de Sauveterre, au pied d’une « forêt de pierres ».
La mise en jambe de la randonnée se fait sur le sentier menant à la via ferrata (un autre mode de randonnée, plus verticale !). C’est un peu comme partir à l’assaut d’une forteresse rocheuse, sur les traces de nos ancêtres empruntant ce « sentier du bout du monde ».
Oh ! hisse !
La pente est un peu exigeante et le décor change peu à peu. La végétation de la Vallée du Tarn s’éclaircit et les falaises du Causse de Sauveterre apparaissent maintenant comme un rempart au-dessus des Gorges du Tarn. À vous, à nous de jouer ! Que voyez-vous ? Une tour, un garde, un créneau… une poule, un champignon, un visage… Les rochers, sculptés par l’érosion, prennent des poses fantastiques et jouent souvent avec l’ombre et la lumière.
Laissez parler votre imagination et n’hésitez pas à jouer et partager vos découvertes en famille (cela s’appelle de la paréidolie). Le sentier grimpe vers les falaises et offre déjà des passages vertigineux.
Tel le Phoenix…
Au sommet, c’est un autre décor qui se présente : celui du Causse de Sauveterre encore marqué par les stigmates des graves incendies de 2022. « N’est-ce pas du voyeurisme que de randonner dans le brûlé ? » Si la question est légitime, la réponse saute immédiatement aux yeux. Marcher dans ces paysages meurtris, c’est être témoin d’un spectacle saisissant où la force et la beauté de la nature se manifestent avec une éloquence inégalée.
Des couleurs incroyables, mousses orangées percées de pousses et repousses d’un vert vif, « clapas » (tas de pierres) blancs lavés par les flammes tel un ossuaire naturel, ciel bleu lumineux… Les arbres calcinés se dressent ça et là comme des sentinelles silencieuses mais même parmi ces vestiges noircis, la vie bourgeonne, les oiseaux chantent à tue-tête, les mouflons et chamois sautent de roc en roc… affirmant la résilience de la nature, sa capacité à guérir et à se régénérer.
Devant ce spectacle dans lequel l’homme a tenu comme souvent le premier rôle, dominent les sentiments de respect, espoir, fragilité et force mêlées et surtout humilité.
Nul besoin de sortir du chemin balisé et d’abîmer un peu plus les sols de cette nature convalescente et encore vulnérable…
« C’est un roc !… c’est un pic !… c’est un cap ! Que dis-je ? »… C’est le Roc des Agudes
Et au bout du chemin, là où le causse a retrouvé toute sa splendeur originelle, le chemin devient « sente » à travers buis jusqu’au panorama du Roc des Agudes. Un panorama à couper le souffle et excellent pour une lecture de paysage ! D’un côté, les Gorges du Tarn, ses falaises, ses « créneaux » rocheux. De l’autre, la Vallée du Tarn s’ouvrant sur les vergers et les petits villages caussenards.
À l’horizon : les Grands Causses, à perte de vue. Ouvrez l’œil, tout est là : le Château de Peyrelade, les chaos de Roquesaltes et de la Cité de Pierres, le sommet du Mont Aigoual, la chapelle du Piédestal de Fontaneilles, le rocher de Capluc, le pont cassé du Rozier, un vautour… L’endroit idéal pour faire une pause, un pique-nique et surtout contempler, prendre le temps d’observer tous les détails de cette œuvre ! Le retour se fait en descente avec un sentier sinueux et joueur qui rejoint rapidement celui de la via ferrata de Liaucous.