Millau. Commémoration de l’Appel du 18 juin : « On ne transige pas avec les valeurs de la République »

Yannick Périé
Lecture 5 min.
Fernand Grimal, 100 ans, dernier survivant du Maquis de Coudols.

Ce mardi 18 juin à 18h s’est tenue la cérémonie annuelle de commémoration de l’Appel du 18 juin 1940, au bas du Parc de la Victoire, devant la stèle de la Résistance. Cet événement a rassemblé de nombreux habitants, autorités locales et délégations d’Anciens Combattants pour rendre hommage à cet appel historique du Général de Gaulle.

La cérémonie était marquée par la présence exceptionnelle de Fernand Grimal, âgé de 100 ans, dernier survivant du Maquis de Coudols. Sa présence a ajouté une dimension émotive particulière à cette commémoration.

Publicité

L’Harmonie du Sud Aveyron a ouvert la cérémonie avec une interprétation poignante du Chant des Partisans, hymne emblématique de la Résistance, suivie de La Marseillaise. La sonnerie aux morts, jouée par L’Elan Millavois, a ensuite retenti en hommage aux combattants tombés pour la France, marquant un moment de recueillement profond.

Michel Durand, premier adjoint à la ville de Millau délégué aux anciens combattants, a pris la parole pour rendre hommage à ce moment historique.

Michel Durand a commencé son discours en citant Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ». Cette citation a servi de prélude à une réflexion sur la nécessité de résister plutôt que de se résigner. Il a rappelé la débâcle de l’armée française en juin 1940 et le choix du maréchal Pétain de demander un armistice, contraste avec la détermination de Charles de Gaulle de continuer la lutte.

Le discours a mis en lumière l’importance de l’Appel du 18 juin, où de Gaulle a exhorté les Français à ne pas se rendre et à se regrouper pour poursuivre le combat : « Il est, par conséquent, nécessaire de grouper partout où cela se peut une force française aussi grande que possible ». Michel Durand a souligné que cet appel était à la fois un acte militaire et un geste politique, symbolisant le refus de la défaite et de la collaboration avec l’occupant nazi.

Il a évoqué le changement de la devise républicaine sous le régime de Vichy, remplacée par « Travail, Famille, Patrie », et a insisté sur la nécessité de défendre les valeurs de la République : « On ne transige pas avec les valeurs de la République ». L’adjoint aux anciens combattants a rappelé que l’Appel du 18 juin est devenu un symbole de résistance et de lutte pour la liberté, avec des milliers de Français répondant à l’appel et sacrifiant leur vie pour sauver l’honneur de la nation.

« Face aux grands périls, le salut n’est que dans la grandeur »

Dans son discours, Michel Durand a rappelé l’importance de se souvenir du pacte social et républicain construit par les résistants, soulignant la nécessité de défendre ces valeurs aujourd’hui. « Face aux grands périls, le salut n’est que dans la grandeur », a-t-il affirmé, avant de conclure par un vibrant « Vive la République et vive la France ! ».

La lecture solennelle de l’Appel du Général de Gaulle par Bernard Maury a rappelé les mots courageux et inspirants qui ont galvanisé la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces mots résonnent encore aujourd’hui comme un symbole de courage et de détermination face à l’adversité.

Véronique Martin Saint Léon, sous-préfète de l’arrondissement de Millau, a ensuite pris la parole pour prononcer le message de la secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants. Son discours a souligné l’importance de se souvenir des sacrifices faits pour la liberté et la nécessité de perpétuer les valeurs de la République.

La cérémonie s’est déroulée dans un esprit de recueillement et de respect, rappelant à tous l’importance de la mémoire collective et de la vigilance face aux dangers qui menacent les valeurs démocratiques. Cette commémoration annuelle demeure un moment fort pour la communauté de Millau, unissant les générations autour du souvenir et de l’hommage à ceux qui ont lutté pour la liberté.

Partager cet article
Quitter la version mobile