Après le camouflet reçu lors des élections européennes du 9 juin, le Président de la République, vexé et en colère, a décidé, seul, et à la surprise des Français et des politiques, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale « pour rendre la parole au peuple ». Que ne l’a-t-il fait plus tôt par la voie référendaire ?
Cette décision nous conduit à attendre le 8 juillet à 18 jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques pour que soit envisagée la constitution d’un gouvernement en supposant que se dégage une majorité au parlement. De ce fait, on assiste à une campagne électorale brève qui a entrainé des regroupements étonnants avec un bloc à droite et un à gauche et au centre ceux qui se réclament, sans enthousiasme, du Président Macron, dispersés dans différentes chapelles pour défendre l’égo de petits chefs en quête de postes et de maroquins. Cette situation, nouvelle, mérite une rapide analyse.
À gauche, les élections européennes ont révélé des oppositions fondamentales entre « Les Insoumis » et les autres formations. En quelques heures, toutes les oppositions, toutes les rancœurs, toutes les dissensions et même toutes les injures ont été camouflées sous le tapis pour présenter le « Nouveau Front Populaire ». Si le premier du nom a laissé des souvenirs émus à certains, l’histoire nous rappelle que ce sont les députés élus sous cette bannière qui ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et que certains ont constitué l’ossature du gouvernement dit de Vichy.
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Si cela mérite d’être rappelé, car toute médaille a son revers, ce n’est pas ce qui me dérange dans ce mariage de la carpe et du lapin, mais plutôt la présence de certaines personnes qui ont été adoubées par les instances parisiennes de ce Nouveau Front. C’est ainsi que l’on trouve, un fiché « S » dans le Vaucluse, ce qui a fait réagir M. Roussel du Parti Communiste, dans le sud-ouest, le tricheur fiscal et menteur Jérôme Cahuzac, plus grave, M. Philippe Poutou soutien affiché et même revendiqué de tous les terrorismes candidat dans l’Aude dans une circonscription qui compte la ville de Trèbes où un islamiste a tué froidement un employé et des clients d’un supermarché et où le Colonel Arnaud Beltrame a perdu la vie pour sauver une otage. C’est honteux et indécent ! Et puis il y a le retour de François Hollande, qui, en cas d’élection va cumuler retraites et avantages liés à son statut d’ancien Président (gardes du corps, chauffeur, voitures, locaux, rémunérations et autres) avec son indemnité de député. Lui qui avait avoué que son rêve d’enfant était d’être footballeur professionnel, il approchera ainsi du salaire de certains sans avoir à courir derrière le ballon. Lamentable !
Face à ce « Nouveau Front Populaire », le centre, en ordre dispersé, risque de ne pas offrir au Président de la République la majorité qu’il croyait gagner par cette opération mal venue et hasardeuse. Le seul résultat concret à droite c’est l’éclatement du « Parti Républicain » dont une frange a fait alliance avec le « Rassemblement National ». Comme il existe un front de gauche allant des extrêmes « NPA et autres » au parti socialiste et aux écologistes il est normal que l’on trouve à droite de l’Hémicycle des partis qui se retrouvent sur un certain nombre de positions partagées.
Les sondages à ce jour nous donnent des pourcentages, mais il est trop tôt pour traduire en nombre de sièges. Ce qui aujourd’hui mérite réflexion sont les annonces faites par certains groupes politiques ou par des fonctionnaires qui en cas de victoire de la droite et à la mise en place d’un gouvernement conforme au choix de la majorité des Français promettent la chienlit avec protestations, manifestations et même désobéissance dite « civique ».
Il convient de rappeler que la démocratie trouve sa légitimité dans le vote libre de tous les citoyens pour que la majorité l’emporte sur la minorité. Il existe deux façons de ne pas respecter ce principe fondamental, et donc de ne pas vivre en régime démocratique, c’est soit en interdisant ou en limitant les candidatures (l’élection présidentielle en Russie cette année en est un bel exemple), soit après un suffrage parfaitement régulier d’en contester le résultat dans la rue. C’est ce à quoi on assiste assez souvent dans certains pays d’Afrique lors d’élections présidentielles.
Ceux qui envisagent de contester, sous une forme ou sous une autre, le résultat des élections législatives quel que soit ce résultat se placeraient ainsi hors du champ démocratique. Pour une fois, on pourrait dire, sans se tromper, il y a des fascistes en France et ils sont dans la rue !
Me Jean-Louis ESPERCE
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