Du 6 au 11 août dans tout l’Aveyron et du 7 au 9 dans le village de Nant, divers groupes folkloriques étrangers sont venus partager leur culture et leurs danses, pour la 67e année.
Après avoir vu déambuler dans les rues de Nant des danseurs venus de Serbie, d’Espagne et même de l’Île de Pâques ou du Canada les années précédentes, les spectateurs du Festival du Rouergue ont pu découvrir cette année des danses traditionnelles belges, indiennes et arméniennes. Le spectacle débutait à 17h30 dans la cour de l’EHPAD Sainte-Marie, au grand bonheur des personnes âgées résidentes, mais aussi de tous les spectateurs souhaitant assister au folklore.
Par la suite, les danseurs se sont orientés vers la place du Claux, la place centrale de Nant, afin de faire découvrir leur art à un public plus familial et plus jeune, conquis par les prestations. En commençant par l’Inde, avec les danses belges en clôture et une troupe arménienne, des cultures du monde entier ont, cette année encore, été présentées au public, qui admire notamment les costumes des artistes.
« Nous ne sommes pas sûrs de voir le 70e anniversaire du festival »
Malgré une nouvelle édition réussie, Patrice Vidal, directeur de l’EHPAD Sainte-Marie de Nant qui accueille chaque année le festival, a pourtant « poussé un coup de gueule contre le mépris et l’attitude des élus aveyronnais vis-à-vis du festival ». Il explique : « chaque année depuis plus de trente ans ce sont près de 400 artistes qui viennent se produire sur la Dourbie, qu’il faut loger, héberger et à qui il faut permettre de se déplacer, puisque le festival a lieu dans tout l’Aveyron. Les frais de déplacement ne sont pas minorés, les charges de fonctionnement explosent. Mais face à cela, les élus aveyronnais tournent le dos ou laissent le festival dans l’oubli » Patrice Vidal déplore notamment « une subvention du Département linéaire, qui n’évolue pas malgré la hausse des prix », mais aussi « l’oubli du festival dans la dernière brochure du Département qui présente les 11 plus gros festivals de l’Aveyron, le Festival folklorique du Rouergue, qui est pourtant parmi les plus anciens et qui a rassemblé le plus de public sur la durée, est absent des 11 choisis ».
Patrice Vidal met également en lumière « le manque d’engouement et de soutien des villes aveyronnaises ». « La municipalité ruthénoise, qui accueille pourtant la cérémonie d’ouverture du festival, donne seulement 500 euros pour le fonctionnement de l’événement. Je trouve aussi regrettable que des villes comme Millau ou Saint-Affrique abandonnent ce festival. En effet, dans un monde où l’on a tendance à plus se replier sur soi-même et où il est de plus en plus difficile de faire venir des groupes étrangers au vu du contexte géopolitique mondial, cet événement met en valeur des cultures différentes », note le directeur de l’EHPAD qui se dit « déçu par les élus aveyronnais » et a aujourd’hui « peur que cet événement ne disparaisse, à cause d’un manque de considération et d’un mépris du festival ».