Une consultation du public est ouverte sur le site des services de l’État en Aveyron du 17 octobre au 3 novembre 2024 inclus, le public peut y faire valoir ses observations sur le site démarche simplifiée concernant un Projet d’AP portant dérogation à l’interdiction de perturbation d’espèce protégée « Vautours fauves » (mis à jour le 17/10/2024).
Au-delà du débat qu’il peut parfois y avoir sur les vautours, leur nombre et les interactions (qui, sur l’élevage, est plus que minime, voir Duriez et al, 2016), discussions qui pour d’autres raisons existent parfois aussi au sein des naturalistes sur les relations interspécifiques ou l’occupation des falaises, ce projet nous semble très dangereux.
L’effarouchement est classiquement dans un schéma bien connu la première étape ou la première pilule avant les régulations. Il y a plein d’exemples sur d’autres espèces, ou maintenant on tire pour détruire après être passé au préalable par des opérations de soi-disant effarouchement, qui n’atteignent bien souvent pas les objectifs affichés. Surtout quand la réalité des dégâts est très faible… Par ailleurs, n’oublions pas que les services d’équarrissage industriels ont un bilan carbone on ne peut plus mauvais (pour faire circuler les camions, puis pour incinérer les carcasses).
Surtout, ne négligeons pas non plus les potentiels effets collatéraux sur d’autres espèces (autres espèces de vautours, milans, mais aussi bien sûr, les aigles…) sur des espaces fréquentés par toutes ces espèces de grands rapaces.
Ce qui nous inquiète le plus sur les dernières années, c’est la recrudescence des cas de mortalités de grands rapaces par tir, comme le montrent les suivis des aigles par émetteurs GPS (par exemple, à nouveau deux perdus cette année, morts suite à des tirs depuis l’ouverture de la chasse), mais aussi ceux faits sur d’autres espèces.
Cet arrêté ne ferait donc que banaliser le fait de pouvoir tirer sur de grands rapaces dans un climat d’impunité de plus en plus grand, ce qui, je n’en doute pas, ne fera pas régresser ce phénomène, voire, l’accentuera…
D’ailleurs si vous regardez la carte en annexe de l’arrêté, au-delà du fait que certaines communes sont sillonnées par les vautours depuis longtemps, ce qui n’est pas du tout une nouveauté au contraire de ce qui est avancé, elle contient aussi des zones qui sont parmi nos meilleurs secteurs d’erratisme pour les jeunes aigles, indispensables pour leur survie et leur alimentation.
Fédération des Grands Causses
contact@fedegrandscausses.org
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