Ce samedi 16 novembre depuis midi « et jusqu’à la tombée de la nuit », une scène familière se joue à Millau. Les Gilets jaunes se sont en effet rassemblés au rond-point de Saint-Germain, haut lieu symbolique de leur mobilisation. Six ans après le début de ce mouvement social emblématique, les membres du collectif ont voulu marquer cet anniversaire en retournant sur ce qu’ils appellent leur « rond-point emblématique ».
Dès midi, quelques militants se sont réunis autour de pancartes, de drapeaux et de leur célèbre gilet fluorescent, désormais synonyme de contestation populaire. Discussions et partages de souvenirs vont rythmer cette journée, dans une ambiance à la fois combative et empreinte de nostalgie. C’est aussi l’occasion de rendre hommage à Annabel, Gilet jaune historique, disparue au mois d’octobre. « C’était aussi une Gilet jaune de la première heure, souligne Michel Ducros, son compagnon. On s’était rencontré par rapport aux Gilets jaunes et on s’était confiné par rapport au COVID… »
Vers une nouvelle impulsion ?
Pour les Gilets jaunes de Millau, cette journée est aussi l’occasion de rappeler les revendications qui ont marqué le mouvement depuis ses débuts en 2018 : justice sociale, baisse des taxes sur les carburants, revalorisation des salaires, lutte contre les inégalités… « Le combat n’est pas terminé. Certes, nous ne sommes plus aussi nombreux qu’avant et on ne va pas reprendre le rond-point, mais l’esprit du mouvement reste vivant », déclare Michel Ducros.
Bien que le mouvement des Gilets jaunes ait perdu en visibilité depuis ses grandes heures, les revendications portées par ses membres restent d’actualité pour beaucoup. À Millau comme ailleurs, les militants dénoncent une situation économique et sociale qu’ils jugent toujours critique. Signe peut-être d’une nouvelle impulsion… « Les agriculteurs sont sur la brèche, la semaine prochaine va être déterminante, assurent les militants. Entre les agriculteurs, les cheminots, les membres de l’éducation nationale, il faut qu’il y ait une convergence des luttes ».
« Six ans après, les choses n’ont pas beaucoup changé. Les Français subissent encore les hausses de prix et les injustices sociales. Aujourd’hui, notre présence est un message : nous n’abandonnerons pas », a affirmé un autre militant.