Millau. Une mobilisation pour « tordre le cou à l’idée que les retraités sont riches »

Yannick Périé
Yannick Périé
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Dans le cadre de la journée nationale de mobilisation pour les droits des retraités, une quarantaine de personnes se sont rassemblées ce mardi 3 décembre à Millau.

À 10h30, place du Mandarous, les manifestants, soutenus par neuf organisations syndicales (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, RFP, LSR, Ensemble et solidaires), se sont réunis devant la permanence du député Jean-François Rousset pour protester contre le report de la revalorisation des pensions de retraite de base.

Un rassemblement pour dénoncer « une mesure injuste »

Le mouvement vise à interpeller le gouvernement sur sa décision de repousser la revalorisation des retraites de base initialement prévue au 1er janvier 2025 au 1er juillet 2025. Une décision perçue par les syndicats comme « un nouveau coup porté au pouvoir d’achat des retraités, qui n’auront bénéficié d’aucune augmentation pendant 18 mois ».

Les organisations syndicales dénoncent également l’absence de garanties quant à une future revalorisation, ainsi que les pertes cumulées par les retraités depuis 2017. Selon elles, les pensions n’ont augmenté que de 13,6 %, alors que l’inflation a atteint 19,5 % sur la même période. À cela s’ajoute l’impact de l’augmentation de la CSG en 2018, qui a encore aggravé les pertes financières pour de nombreux retraités. « On aimerait tordre le cou à l’idée que les retraités sont riches, déclare le syndicaliste retraité Christian Barbut (Solidaires). Il faut savoir qu’en Aveyron, un retraité touche en moyenne 1280 € brut ». « On fait partie des quatre derniers départements au niveau de la valorisation des retraites », assure même Pierre Andrieu (CGT).

A gauche, Christian Barbut et Pierre Andrieu.

Les revendications portées par les syndicats

Dans un tract lu sur place par Pierre Andrieu, les syndicats ont énoncé leurs principales revendications : « Revalorisation au 1er janvier 2025. Rattrapage des pertes subies depuis 2017. Pas d’économie sur le dos des retraités. »

Le texte appelle également à une révision des politiques fiscales jugées favorables aux grandes entreprises et aux plus fortunés, tout en pointant du doigt les exonérations de cotisations sociales patronales. Ces dernières, selon les syndicats, coûtent plus de 70 milliards d’euros aux budgets publics chaque année, sans bénéfice notable pour l’emploi.

Des mesures jugées « préoccupantes pour l’accès aux soins »

Par ailleurs, les manifestants ont exprimé leur inquiétude face à des mesures envisagées dans le cadre du prochain budget de la Sécurité sociale, telles que la remise en question de la prise en charge des affections de longue durée (ALD), l’augmentation des franchises médicales ou encore celle des cotisations des complémentaires santé. Ces augmentations, particulièrement lourdes pour les retraités, alimentent un sentiment d’injustice.

Pierre Andrieu.

Un appel à la mobilisation nationale

Les organisations syndicales appellent le gouvernement à revenir sur le report de la revalorisation et à ouvrir des négociations pour un rattrapage des pertes subies. Elles demandent également une indexation des pensions sur le salaire moyen et une revalorisation minimale alignée sur l’inflation.

Dans l’attente d’une réponse du gouvernement, la mobilisation des retraités pourrait se poursuivre dans les semaines à venir, à Millau et ailleurs. Les syndicats espèrent un large soutien à leur pétition et encouragent les citoyens à se mobiliser pour défendre le pouvoir d’achat des retraités.

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