Pour l’un des fidèles commerçants producteurs du marché hebdomadaire du mardi, ce 17 décembre marquait la dernière présence à Saint-Rome-de-Tarn.
Jacques Dardié a, une fois encore, installé son étal à l’angle de la place du Terral, abrité du vent du nord par son fourgon et bien exposé aux premiers rayons de soleil. Un soleil éclatant en cette glaciale matinée de la Saint-Gaël où le dicton du jour annonce : « Décembre de froid trop chiche, ne fais pas le paysan riche ».
Rencontré devant l’étalage de ses nombreuses et appétissantes confections, il raconte : « C’est en 1927 que mon grand-père a acheté le moulin de Vabres. À mon tour, je l’ai exploité en tant que troisième génération de meuniers. Nous livrions la majorité des boulangeries de la région, et je me souviens, enfant, d’accompagner le camion dans les tournées des boulangeries Caubel, dans la rue du Château, et avenue du Pont du Tarn, chez Albinet, Raphaël, puis Roger et Christophe. Nous avons dû arrêter les meules en 2008 et cesser cette production lorsque le prix des céréales a doublé. Avec mon épouse, nous avions créé une petite épicerie de village pour la clientèle locale, et je faisais les marchés. Ici, à Saint-Rome, j’ai d’abord participé aux marchés pendant les mois de juillet et août, puis toute l’année quand ils ont été institués. Aujourd’hui, les enfants sont installés et c’est l’heure de la retraite pour nous deux. »
Un dernier mot ? « C’est sûr, le contact avec les gens va nous manquer. Nous connaissions tous nos clients et appréciions toutes ces rencontres de proximité. » Une confidence exprimée avec une émotion palpable dans la voix, bien légitime.
Tous nos vœux de bonne retraite à Jacques et son épouse, en espérant que le soleil présent continue d’illuminer encore de beaux jours à venir.