Millau. La classe de Beauregard pour enfants autistes fête sa première année

Fanny Alméras
Lecture 6 min.

Lundi 31 mars, l’Unité d’Enseignement en Élémentaire Autisme (UEEA) de l’école Beauregard à Millau a célébré son premier anniversaire, une date qui coïncide avec la Journée mondiale de l’autisme du 2 avril. Ouverte le 26 février 2024, cette unité accueille actuellement huit enfants, avec une capacité maximale de dix élèves âgés de 6 à 11 ans, porteurs de troubles du spectre autistique.

À l’occasion de cet anniversaire, un point presse s’est tenu à l’école Beauregard en présence du corps enseignant et encadrant, des élus locaux, des représentants de l’Éducation nationale et des responsables de l’Association départementale des Pupilles de l’Enseignement Public de l’Aveyron (PEP 12). Cet événement a permis de dresser un premier bilan de l’organisation de l’UEEA et l’impact de ce dispositif sur l’inclusion scolaire.

Une immersion progressive

L’UEEA de Beauregard est venue compléter l’Unité d’Enseignement en Maternelle Autisme (UEMA), implantée à l’école Jean Macé depuis 2021, qui accueille les enfants de 3 à 6 ans. Ces dispositifs facilitent l’intégration des élèves dans le milieu scolaire ordinaire. Au quotidien, les enfants partagent du temps avec les autres élèves, notamment lors des récréations et des repas. Certains primaires des classes élémentaires participent également à des activités spécifiques au sein de l’UEEA, une démarche qualifiée d’inclusion inversée.

Une équipe pluridisciplinaire

L’Agence Régionale de Santé Occitanie (ARS) finance chaque année l’UEEA à hauteur de 160 000 euros et l’UEMA à hauteur de 260 000 euros. Ces financements garantissent un accompagnement de qualité, assuré intra muros par une équipe pluridisciplinaire composée d’une enseignante, de deux éducateurs et d’une AESH. L’UEEA est installée dans une aile de l’école et comprend une salle de classe ainsi qu’une salle d’activités.

Dans ces espaces dédiés, les éducateurs et l’enseignante formée spécialement, travaillent en étroite collaboration pour accompagner les enfants en fonction de leurs besoins. Les salles sont sectionnées et organisées avec des zones aménagées pour le travail collectif, les activités en petits groupes et les exercices en autonomie. Des supports visuels tels que des pictogrammes, des plannings adaptés et des classeurs de communication sont utilisés pour compenser les difficultés de compréhension et encourager l’expression des enfants.

Au-delà des apprentissages fondamentaux, un travail particulier est mené pour développer les compétences sociales et comportementales. Des ateliers aident les enfants à comprendre les interactions sociales, gérer leurs émotions et s’adapter aux règles. Des temps de pause sont également prévus, avec des espaces polyvalents dédiés à la relaxation, aux activités artistiques, aux jeux et à la motricité. L’équipe insiste sur l’importance du travail pluridisciplinaire entre le secteur médico-social et l’Éducation nationale, garantissant un accompagnement complet et adapté aux besoins de chaque enfant.

Plusieurs dispositifs inclusifs

À Millau, plusieurs dispositifs existent déjà pour favoriser l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap : trois classes ULIS (Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire) dans les écoles Jules Ferry, Jean-Henri Fabre et Martel. Une classe de l’Institut Médico-Éducatif (IME) est également délocalisée à l’école du Puits-de-Calès. Un référent accueil inclusif accompagne les parents d’enfants à besoins spécifiques, tandis qu’un service civique intervient pour soutenir ces élèves lors des activités périscolaires. Des ateliers d’échange pour les parents sont organisés en partenariat avec le CCAS, leur permettant de bénéficier de conseils et de soutien. Les prochains rendez-vous sont prévus les 17 et 24 mai 2025 au Barbouille.

Et après ?

Jusqu’à la fin du cursus maternelle et primaire, ces initiatives visent à offrir aux enfants en situation de handicap un parcours scolaire adapté. Toutefois, aucune structure spécialisée dans la prise en charge des enfants atteints de troubles autistiques, n’est actuellement disponible au niveau du collège à Millau. Après leur passage en UEEA, plusieurs options s’offrent aux enfants en fonction de leurs besoins. Certains poursuivent leur scolarité en Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) en collège, bénéficiant d’un accompagnement spécifique en milieu ordinaire. D’autres sont orientés vers une Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA), où l’enseignement est davantage individualisé. Pour ceux nécessitant un encadrement plus soutenu, une orientation vers un Institut Médico-Éducatif (IME) peut être envisagée. Enfin, certains élèves peuvent être intégrés dans un collège avec l’accompagnement d’un Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap (AESH), selon leur degré d’autonomie et leurs capacités d’adaptation.

Les élus et partenaires aimeraient mettre en place un nouveau dispositif au collège, en attendant, les acteurs locaux poursuivent leurs efforts pour améliorer l’inclusion des enfants autistes et leur offrir les meilleures perspectives scolaires possibles.

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