Ce jeudi 10 avril, le conseil municipal de Millau actait une nouvelle étape importante pour l’avenir de la restauration municipale : le lancement de la consultation pour désigner un maître d’œuvre chargé de la conception de la future cuisine centrale. Un projet porté par la Ville pour répondre à une demande croissante et « poursuivre l’engagement en faveur de repas sains, locaux et accessibles à tous ».
Une cuisine au maximum de ses capacités
Inaugurée en 2001 sur le site des Fialets, la cuisine centrale actuelle a été conçue pour produire 1 000 repas par jour destinés aux restaurants scolaires des écoles maternelles et élémentaires de Millau, aux écoles de la Communauté de communes, ainsi qu’aux personnes âgées bénéficiant du portage de repas à domicile.
Mais en 2023, la barre des 1 500 repas produits quotidiennement a été franchie en période scolaire, soit une hausse de 20 % depuis 2020. Cette croissance est notamment portée par la mise en place de la tarification sociale et des repas à moins de 1 euro, qui ont entraîné une nette augmentation des inscriptions. Chaque année, 80 enfants supplémentaires bénéficient désormais d’un repas de qualité à très faible coût.
Une nouvelle cuisine pour relever les défis de demain
L’actuelle cuisine centrale n’est plus adaptée pour produire les 1 800 repas par jour envisagés à terme. Le manque d’espace pour le stockage, le nettoyage et le traitement des volumes croissants de légumes et de produits frais est un frein au développement. « L’objectif, c’est d’atteindre le 100% bio et local, explique Emmanuelle Gazel, maire de Millau, ce qui implique d’avoir beaucoup plus d’espace pour la surgélation qui augmentera et la transformation des produits ».
Une étude de diagnostic et de faisabilité a permis de déterminer les besoins de cet équipement du futur, qui devra répondre à des exigences fortes en matière de sobriété énergétique et d’utilisation d’énergies renouvelables.
Le calendrier prévisionnel prévoit un lancement des travaux à l’automne 2026 sur le parc d’activités de Millau Viaduc 2. Auparavant, parmi les candidatures, trois architectes seront sélectionnés puis travaillerons sur un cahier des charges plus précis jusqu’à l’automne pour livrer leurs proposition à un jury qui décidera lequel d’entre eux sera retenu pour le projet. Si tout se déroule comme prévu, le permis de construire pourrait être déposé an février 2025 et le déménagement se profilerait courant 2027, « une perspective enthousiasmante pour les équipes qui font un travail formidable, souligne la maire de Millau, cette réussite s’appuie sur la volonté des élus, mais aussi sur l’engagement et le professionnalisme de Julien Aigouy le directeur et de ses équipes. Ils font plus que ce qu’on leur demande de faire dans leurs fiches de poste, ce sont des fonctionnaires militants ! »
Un ancrage local fort
Aujourd’hui, 90 % des repas servis sont faits maison, à partir de produits issus du circuit court, fournis par 25 producteurs situés à moins de 50 kilomètres de la cuisine centrale. Sur les 650 000 euros de budget annuel consacrés à l’achat des denrées, près de 300 000 euros sont réinvestis directement auprès des producteurs locaux aveyronnais.
Depuis janvier 2024, 62 % des produits servis sont bio, contre 25 % en 2020, preuve de la progression continue vers une alimentation durable. La cuisine est d’ailleurs labellisée « Niveau 3 » par Ecocert, la plus haute distinction dans ce domaine.
Avec ce projet, la municipalité affirme sa volonté de proposer une alimentation de qualité, locale, bio et accessible, tout en soutenant les producteurs du territoire. Une ambition qui prend aujourd’hui une nouvelle dimension avec cette future cuisine centrale pensée pour les besoins d’aujourd’hui… et de demain.
