Ce dimanche 20 avril, les hommes du SOM Rugby jouaient bien plus qu’un simple match de rugby sur la pelouse du stade Eugène Rossi. C’était leur avenir en Fédérale 2 qui se jouait à Saint-Raphaël, un quitte ou double aux allures de finale de maintien. Et les Millavois, en véritables guerriers, ont répondu présents. Mais parfois, le rugby peut être cruel.
Un scénario de film noir, un scénario de rugby
Dans cette dernière journée de la saison régulière, les Millavois devaient s’imposer à Saint-Raphaël et compter, dans le même temps, sur une défaite de Grasse à Avignon. Une équation improbable ? Peut-être. Mais pas impossible. Et sur le terrain, Millau a sorti les crocs, le cœur, et le sang-froid.
Dès la 6e minute, les Rouge et Jaune frappent les premiers. Un essai signé T. Roques, transformé sans trembler par Gauthier Escalais. Le ton était donné. Mais la réponse varoise ne se fait pas attendre. F. Chatin, ailier de poche et jambes de feu, remonte 60 mètres pour égaliser. Puis les équipes se rendent coup pour coup. Escalais, toujours aussi précis, passe pénalités sur pénalités, tandis que Saint-Raphaël profite des fautes millavoises pour scorer à son tour. Et quand l’arbitre sort un carton rouge contre le jeune Gabin Pipy juste avant la pause, pour un placage un peu trop enthousiaste, on se dit que le vent a peut-être tourné.
Une deuxième mi-temps à 14 contre 15… et un espoir fou.
Mais Millau, à 14 contre 15, refuse de baisser la tête. Bien au contraire. Mieux encore : les Aveyronnais reprennent l’avantage à la 45e minute. Et pendant un long moment, ils y croient. Surtout qu’à Avignon, Grasse se fait corriger (48-11), validant l’une des deux conditions pour le maintien.
Alors Millau serre les dents. Chaque plaquage, chaque mêlée, chaque coup de pied devient un enjeu vital. À la 73e, Escalais, en véritable métronome, remet son équipe devant. Puis une nouvelle pénalité à la 80e, encore lui, permet de faire le break. 25-20. Il reste quelques secondes. Le maintien est à portée de crampons.

Mais le sort s’acharne…
Ce qui suit est une véritable torture. Le chronomètre s’allonge. Les arrêts de jeu se multiplient, notamment après une blessure côté varois. La pression monte, les nerfs lâchent, la défense millavoise plie, résiste, hurle… mais finit par craquer à la 80e+13. Essai collectif du CARF. 25-25. Le coup est rude. La sidération est totale.
Un groupe qui peut être fier
Millau n’a pas perdu ce dimanche. Il a livré une bataille héroïque, avec l’intensité des grands matchs. Il a montré qu’il avait sa place à ce niveau. Mais parfois, le rugby ne récompense pas seulement l’envie. Et si le maintien sportif s’est envolé dans les derniers souffles de cette rencontre, il reste une lueur : celle d’un repêchage administratif, possible en cas de refus de montée d’un club de Fédérale 3 ou d’une relégation hors terrain en Fédérale 2.
Ce groupe n’a pas à rougir. Il a joué avec ses tripes, jusqu’à la dernière seconde. Et s’il doit repartir en Fédérale 3, ce ne sera pas la tête basse. Parce que ce dimanche, à Saint-Raphaël, le SOM a montré qu’il était bien vivant. Millau est tombé debout.
Le commentaire de Dominique Bouteiller
« Irrespirable, et plus de 12 minutes d’arrêt de jeu, pour des Millavois qui y ont cru jusqu’au bout, mais à 14 contre 15 à l’extérieur cela paraissait un impossible exploit. Et pourtant dans les arrêts de jeu, les Millavois étaient toujours devant, mais les nombreux cartons récoltés par les Aveyronnais ont pesé de tout leur poids. En effet, quatre cartons jaunes et un carton rouge, ça faisait beaucoup pour espérer gagner à Fréjus. Il manque finalement un petit point aux Millavois pour rejoindre Grasse et sauver ainsi sa place en Fédérale 2. Reste maintenant un petit espoir administratif puisque comme chaque année, des clubs refusent la montée et d’autres sont rétrogradés administrativement. On devrait être rapidement fixés, mais pour l’heure le SOM est rétrogradé en 3e division fédérale. Toutefois à cet instant de la saison comment ne pas citer un joueur, l’ouvreur Gautier Escalais, d’avoir rechaussé les crampons pour ce qui aurait pu être un authentique exploit… Merci à lui. »