Contrôle de gendarmerie au péage de Millau : une vingtaine d’effectifs mobilisés

Fanny Alméras
Lecture 6 min.
© Millavois.com

Le 21 mai, un important contrôle de gendarmerie s’est déroulé à Millau, au niveau du péage du viaduc ainsi que sur les axes secondaires alentour. L’opération a mobilisé une vingtaine de gendarmes, appuyés par des véhicules banalisés et divers moyens de surveillance et s’est déroulé simultanément avec une opération de police en centre-ville.

Le colonel Frédéric Brachet, colonel du groupement de gendarmerie de l’Aveyron, précise qu’il s’agissait d’un « contrôle de flux à deux voix », mené en coordination avec les effectifs de la police nationale. L’opération, qui a duré plusieurs heures, portait sur des contrôles variés, d’usage de stupéfiants, d’alcoolémie, d’identité pour les personnes recherchées ou en situation irrégulière…

Grâce à des véhicules banalisés chargés d’observer le comportement des conducteurs, à un travail en lien avec les douanes et à d’autres méthodes confidentielles, les informations sont relayées aux équipes postées à différents points. Celles-ci procèdent alors à des contrôles plus ou moins aléatoires, avec, si nécessaire, la possibilité de fouiller les véhicules.

« Ce n’est pas la tête du client ni de sa voiture, commente le colonel. Par exemple, le transport de stupéfiants ou de produits de contrebande, ça peut être monsieur et madame tout le monde, des gens en cravate, parfois des retraités dans des camping-cars… tout ce que vous voulez. Il n’y a pas de règles absolues. Quand on arrête quelqu’un, on est souvent surpris. »

Une omni présence sur le terrain

Frédéric Brachet insiste sur le changement de méthode pour les contrôles appuyés par une coopération avec les douanes et les autres forces de police sur les territoires ainsi que l’aide précieuse et très efficace des réseaux et de l’informatique : « Aujourd’hui, tout passe par la route. On n’est plus sur des contrôles spécifiques à des heures fixes. Il s’agit surtout d’assurer une omni présence sur le terrain, à des horaires complètement improbables et aléatoires. Ici, ce n’est pas Chicago, nous en sommes tous convaincus, et justement, notre première mission, c’est de maintenir la normalité heureuse dans ce département. On préfère arrêter et anticiper un cambriolage plutôt que d’arrêter un voleur ».

Protéger la population

Selon le colonel de gendarmerie, 95 % des grandes affaires locales découlent de ce type d’opérations. « On tire un fil, et on déroule la bobine… Ce sont ces contrôles qui débouchent sur des enquêtes, des saisies, des gardes à vue. Il y a deux ans, on avait trouvé près de 100 kg de drogue dans un coffre. Ce n’était évidemment pas une livraison pour l’Aveyron, mais on a contribué à l’effort de guerre nationale pour stopper des choses anormales dans le pays. »

Toutes les opérations ne mènent pas à de telles saisies, mais toutes ont pour objectif la protection de la population. Ce 21 mai, en moins d’une heure, deux personnes ont été arrêtées et leurs véhicules immobilisés après des tests positifs au cannabis.

Au total, pendant la durée du contrôle, plusieurs infractions ont été relevées :

  • 3 conduites sous l’emprise de produits stupéfiants,
  • 1 permis de conduire non prorogé, non confirmé par une visite médicale depuis 2017,
  • 1 défaut d’assurance,
  • 1 taxi en défaut de terminal de paiement,
  • 1 défaut de visite du taximètre,
  • 3 autres infractions à la police de la route.

Si certaines infractions paraissent mineures et sans danger, elles peuvent pourtant avoir de lourdes conséquences. Un défaut d’assurance peut coûter très cher en cas d’accident, tant pour le conducteur que pour les victimes malgré elles. De même, un permis non prorogé, bien qu’il s’agisse d’un acte administratif, peut conduire l’assurance à se désengager en cas de sinistre.

Bien que banalisé et dite drogue douce, « conduire sous l’emprise du cannabis représente un danger bien réel qui semble ne pas perçu par tous les conducteurs, notamment chez les jeunes gens, nombreux à consommer », déplore le colonel. En effet, ce produit altère les réflexes, la perception du temps et des distances, réduit l’attention et augmente considérablement les risques d’accident.

Selon les chiffres de la sécurité routière, la conduite sous l’emprise du cannabis multiplie par 1,65 le risque d’être responsable d’un accident mortel. Un accident mortel sur cinq implique un conducteur positif aux stupéfiants. Cette part passe à un accident sur trois, la nuit au cours des week-ends. Dans ce cas, le danger ne se limite pas à celui qui consomme, mais s’étend à tous les usagers de la route. « Ces contrôles ne sont pas là pour piéger l’honnête citoyen, mais pour le protéger. », conclue le colonel Frédéric Brachet.

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