Il aura fallu un peu plus de temps que prévu, quelques jours de patience supplémentaires. Mais ce mardi matin, à deux jours de l’Ascension, le miracle tant attendu s’est produit à Veyreau : le clocher de l’église a retrouvé sa place au sommet de l’édifice religieux. Haut de 13 mètres, pesant près de 7,6 tonnes, il surplombe à nouveau le cœur du village, perché à 20 mètres de haut. Les cloches, fraîchement installées, pourront bientôt sonner à nouveau sur le Causse Noir.
Quatorze mois d’attente, une matinée d’émotion
Le 8 avril 2024, à l’aube, les habitants de Veyreau s’éveillaient avec un goût amer d’irréel : leur clocher était en flammes, frappé par la foudre au cœur de la nuit. En quelques heures, la toiture de l’église était détruite, les cloches menaçaient de tomber, et l’un des symboles les plus forts du village disparaissait sous les cendres.
Quatorze mois plus tard, c’est un tout autre décor qui s’est joué devant une foule nombreuse. Depuis plusieurs semaines, les habitants observaient la flèche prendre forme sur la place du village. Assemblée au sol, habillée d’une toile imputrescible puis d’ardoises, elle est le fruit du travail d’orfèvre de l’entreprise Antoine Aine, basée à Hures-la-Parade (Lozère), accompagnée des couvreurs Christophe Doussière et Clément Wyzgal de Meyruiès. Et ce mardi matin, à l’aide d’une grue impressionnante, le clocher a enfin été hissé à son sommet. Les cloches, refondues à partir du métal des anciennes par la fonderie Cornille Havard de Villedieu-les-Poêles (50), ont été posées quelques jours plus tôt par l’entreprise SAD-S.

Un chantier collectif et un symbole retrouvé
« Nous sommes tous émus de voir ce clocher retrouver sa place, et fiers de la mise en œuvre de cet ouvrage », a déclaré Régis Cartayrade, maire de Veyreau, lui-même très investi dans la restauration. Il a salué le travail des artisans et entreprises locales qui ont participé à cette renaissance, notamment la maçonnerie Frédéric Cartayrade, la société Menu Électricité (Millau), ou encore Hervé Sbarberi (Compeyre). La maîtrise d’ouvrage, d’un coût estimé à 38.000 €, a été assurée bénévolement par le maire. Au total, le chantier a coûté 380.000 € HT, financés par les assurances, complétés par une cagnotte citoyenne (10.000 €) et des aides publiques de la Communauté de communes Millau Grands causses et du Département de l’Aveyron (14.000 €).
Ce clocher restauré, c’est bien plus qu’un toit reconstruit : c’est la mémoire d’un village, sa fierté, et un formidable élan collectif. Dans quelques semaines, une inauguration festive rassemblera habitants et voisins autour de cette œuvre partagée, où patrimoine, solidarité et avenir résonneront à l’unisson.
À Veyreau, le clocher est revenu. Et avec lui, le cœur du village.


























