Une nouvelle menace plane sur l’école Beauregard, située au cœur du quartier prioritaire en pleine rénovation de Beauregard, à Millau : la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine. Ce serait la quatrième en cinq ans.
Les parents d’élèves, les enseignants et les habitants tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, cette décision serait en totale contradiction avec les efforts engagés pour revitaliser ce quartier, classé prioritaire, et qui fait actuellement l’objet de profonds travaux de transformation urbaine.
Une école « essentielle dans un quartier en reconstruction »
L’école Beauregard accueille une population croissante d’enfants issus de familles souvent défavorisées, nécessitant un accompagnement pédagogique renforcé. Depuis cette année, l’établissement héberge une UEEA (Unité d’Enseignement Élémentaire Autistique), la seule de la ville de Millau. Avec une augmentation prévue des effectifs dans cette unité l’an prochain, les enfants concernés seront inclus dans les classes ordinaires, rendant d’autant plus incompréhensible la suppression d’une classe.
« Fermer une classe ici, c’est aller à rebours de tous les engagements pris pour réduire les inégalités et soutenir la réussite scolaire », déplore l’association des parents d’élèves.
Trois classes déjà fermées en quatre ans
L’établissement a déjà vu disparaître trois classes en quatre ans. Résultat : des effectifs plus lourds par classe, moins de temps pour chaque élève, des conditions d’enseignement dégradées, et une mixité sociale de plus en plus difficile à maintenir.
Les représentants des parents dénoncent un « signal catastrophique envoyé aux habitants : votre quartier ne mérite pas les mêmes moyens que les autres ».
Une filière bilingue menacée
Autre particularité de l’école Beauregard : son enseignement bilingue français–espagnol, unique à Millau. Une richesse pédagogique qui a permis à l’établissement d’obtenir le label « Euroscol », valorisant l’ouverture européenne et l’engagement éducatif. Mais cette offre pourrait elle aussi être compromise par la réduction des moyens humains.
Appel à la mobilisation
Alors que de nouveaux logements sont en construction et que de jeunes familles s’installent dans le quartier, les parents d’élèves appellent à la cohérence : « Une école forte est un levier essentiel pour réussir la politique de la ville. Réduire ses moyens aujourd’hui, c’est compromettre l’avenir de tout un quartier. »
Ils demandent à l’Éducation nationale de revenir sur cette décision et appellent à la mobilisation : signatures de pétitions, rassemblements, interpellation des élus.
« Mobilisons-nous pour nos enfants, pour notre quartier, pour l’avenir !, déclare l’association des parents d’élèves, qui évoque une manifestation vendredi matin devant l’école. Parents, enseignants, habitants, élus : unissons nos voix pour empêcher cette fermeture. Signez la pétition, participez aux rassemblements, interpellez les décideurs. Notre école est un moteur pour notre quartier. Ne la laissons pas ralentir. Fermeture d’une classe = recul de l’égalité. Soutien à notre école = confiance dans l’avenir. »