Millau. Le lycée Jean Vigo va perdre une classe de première

Yannick Périé
Yannick Périé
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Ce lundi soir devant le lycée Jean Vigo.

L’histoire se répète au lycée général et technologique Jean Vigo de Millau. Après avoir perdu 110 heures de dotation globale horaire (DGH) il y a deux ans avec notamment la suppression de la spécialité espagnol, puis « 30 à 40 heures » l’année dernière et l’arrêt de l’option musique, la DGH pour l’année 2023-2024 acterait, une nouvelle fois, la suppression de quelque 36 heures supplémentaires.

Aussi, ce lundi 6 février à 18h, à l’heure où se tenait un conseil d’administration du lycée qu’ils ont boycotté, les professeurs élus au CA, ainsi que quelques-uns de leurs collègues et des représentants des parents d’élèves manifestaient devant les grilles de l’établissement. « En trois ans on va perdre environ 20 % de nos moyens pour seulement 70 élèves en moins », a calculé un des membres de l’équipe pédagogique. « L’année prochaine, nous allons perdre une classe de première (le lycée général en compte quatre cette année, NDLR), simplement parce que les prévisions d’effectifs nous situent à un élève en dessous du seuil pour maintenir cette classe ouverte », peste un autre professeur en dénonçant des « prévisions algorithmiques ».

« Elle n’a pas levé le nez de sa feuille Excel »

« Auparavant, nous étions appelés à voter lors des conseils d’administration, mais maintenant nous n’avons plus aucun pouvoir de décisions », souligne un des professeurs élus au CA pour expliquer le boycott de la réunion de ce soir. « Nous savions déjà que nous allions perdre une nouvelle fois des heures et nous avons rencontré la DASEN (Directrice académique des services de l’Éducation nationale) qui n’a pas levé le nez de sa feuille Excel en expliquant que 108 élèves étaient prévus (en niveau première, NDLR) et non pas 109… », explique-t-il fataliste.

« Et c’est sans compter que des collègues devront faire des compléments de service », souligne un autre enseignant, en rappelant que des professeurs seront obligés de partager leur temps de travail avec d’autres établissements pour compléter leur temps plein.

Le soutien d’Emmanuelle Gazel

Une mauvaise nouvelle en entrainant une autre, nous annoncions cet après-midi que le CAP Conducteurs d’Engins de Travaux Publics était en voie d’être supprimé au lycée technologique Jean Vigo. Et ce les quelque 70.000 € consentis par la Région Occitanie pas plus tard que l’année dernière pour acquérir du matériel nécessaire à son bon fonctionnement.

« Cette réforme du lycée pénalise clairement les territoires ruraux », résumait Emmanuelle Gazel, maire de Millau, venue soutenir les professeurs. « Il y a une vraie rupture face à l’égalité des chances et le gouvernement doit comprendre que la réforme doit être appliquée de façon différente entre le milieu urbain et le milieu rural ».

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