Opinion. « Notre dame des tables »

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Certains Millavois, connaissant Montpellier, qui liront le titre de cet article se demanderont quelle idée m’a poussé à m’intéresser ainsi à une paroisse du centre-ville de la capitale du Languedoc. D’autres observeront que j’ai orthographié « dame » sans la majuscule qui convient quand il s’agit de désigner la mère du Christ. Il ne s’agit donc pas de celle-ci ni de la paroisse montpelliéraine.

J’ai pensé que ce titre conviendrait bien à Mme Gazel maire de Millau. En effet les commerçants des halles ont eu l’occasion de découvrir il y a quelque temps le projet de celle-ci à propos de ce lieu commercial de centre-ville, projet qui consiste à détruire la fontaine financée par la Ville et donc les contribuables en 2007 dans le cadre de l’aménagement et de la mise aux normes des lieux. Destruction de la fontaine, lieu de retrouvailles et de bavardages des Millavois les mercredis et surtout les vendredis lors du marché, pour y installer des tables destinées à faciliter la consommation sur place des produits offerts à la vente.

Ainsi, après avoir bradé à un antiquaire de Montauban, pour un prix ridicule les trois tables à dessus de granit de la salle de réception de la Mairie, Mme le maire veut peut-être rattraper sa bêtise ou son erreur en détruisant la fontaine des halles qui constitue un décor agréable pour y placer de nouvelles tables. Des tables achetées où ? À quelles conditions ? À quel prix ? Alors que les halles offrent déjà, grâce à différents professionnels, la possibilité de manger et boire à l’intérieur comme à l’extérieur. Il faudrait peut-être un peu plus de réflexions et de concertations avant de faire des choix qui impliquent des bouleversements importants.

J’observe que certains adjoints ou conseillers de l’équipe majoritaire ont pris une certaine indépendance dans l’expression de leur vote et ils ont raison ! La discipline de vote n’est pas, pour moi, une expression démocratique des opinions.

Nous sommes à mi-mandat. Il y a déjà eu assez de décisions malheureuses ou maladroites sans éprouver le besoin d’en rajouter par des destructions inutiles et sans bénéfice pour personne.

Pour mémoire et sans que cela soit exhaustif :

Millau « Ville d’Art et d’Histoire » a perdu son blason historique alors que Mme Gazel avait affirmé que le sigle, sans particularité que l’on retrouve ailleurs, proposé à la place de ce blason était à « usage interne » ce qui permettait de se demander : pourquoi faire ?

De nouvelles règles de circulation imposées au centre-ville sont un obstacle majeur pour la clientèle touristique des campings qui souhaite y faire des achats ou des visites de notre patrimoine.

Il y a eu les achats d’immeuble rue de la Capelle qui sont un vrai scandale financier, des indemnisations autour de la Pouncho d’Agast qui sont contraires aux règles du Code civil et de la jurisprudence et de l’argent qui sera brûlé à la flamme Olympique pour faire comme les grandes villes. Cela fait déjà beaucoup pour un demi-mandat sans y ajouter la destruction inutile de la fontaine des halles.

D’après Mme le maire qui l’a déclaré lors d’un dernier conseil sur interpellation de l’opposition : « c’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses ! »

C’est vrai, mais à Millau à ce rythme, on risque d’en avoir jusqu’au cou !

Me Jean-Louis ESPERCE

 

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