Dans le square Ramondenc, faisant face au Tarn, fut placé en 2019 un buste en l’honneur de Sully Chaliès (1840-1914), personnalité millavoise qui exerça le métier d’avocat (au boulevard de l’Ayrolle) et fut maire de Millau à plusieurs reprises.
Édile bâtisseur, on lui doit de nombreux travaux d’aménagement dont le plus conséquent fut sans doute, celui des grands chantiers de défense du Tarn, suite aux graves dégâts dus à la crue de janvier 1889, avec la construction du quai (1889-1892) qui porte depuis son nom, et qui a été réaménagé en 2018-2019 sous la municipalité de Christophe-Saint-Pierre.
C’est d’ailleurs durant ce réaménagement que fut décidé d’installer dans le Square, aux abords immédiats du Quai, ce buste en bronze, copie d’un buste en plâtre réalisé en 1904 par Auguste Verdier. Sa signature apparaissant sous l’épaule gauche de la sculpture. L’œuvre originale en plâtre resta durant 115 ans propriété de la famille, avant que celle-ci en 2019 ne décide d’en faire don à la Ville.
Fondu en bronze la même année, le buste fut inauguré le dimanche 14 juillet 2019.
Sully Chaliès serait sans doute ravi de voir son portrait perpétuer sa mémoire, lui qui ne manquait pas d’humour. Ainsi dans sa séance du 27 avril 1889, le conseil municipal ayant voté une somme de 2000 francs pour célébrer le 5 mai, l’anniversaire de la convocation des états généraux, M. le maire Chaliès faisait judicieusement remarquer que le conseil municipal actuel ne verrait pas une seconde fois le centenaire ; tout le Conseil s’est rangé à l’avis de M. le Maire. Il est en effet probable qu’en l’an 1989 la municipalité de Millau ne comprendra pas les mêmes membres qu’aujourd’hui. (Journal de l’Aveyron, 30 avril 1889).
Désormais au-delà de son nom donné au Quai, son buste en bronze rappellera aux générations futures les traits de cet illustre bâtisseur à qui l’ont doit également les travaux d’alimentation et d’approvisionnement en eau, l’élargissement du Pont de Cureplats, la reconstruction de l’abattoir, dans cet espace ouvert sur le quai qui fait le bonheur de bien des promeneurs.
Marc Parguel
