Depuis 10 ans, La Main Chaude sort sa revue annuelle chaque 1er mai, « un rituel laïque et social », pour retracer l’histoire sociale millavoise du début du 19e siècle à nos jours.
Le numéro dix de La Main Chaude, est en réalité le 12e, l’association ayant publié à ses débuts deux plaquettes, avant de se lancer dans l’aventure « des cahiers de l’année ». Grâce au travail des membres de l’association, ils sont une véritable source d’information, d’archives et de témoignages d’une certaine histoire de notre cité et des alentours qui fait parfois largement échos à l’actualité.
« Notre projet, c’est de produire de l’histoire sociale en relation avec des luttes, des conflits et faire en sorte que l’histoire ne soit pas une science du passé, comme l’opinion de Marc Bloch, mais bien qu’elle donne un sens au présent », précise Michel Delmouly en faisant allusion à la récente grève de 43 jours des postiers de Millau ou encore celle des employés de la Sam, qu’ils ont soutenues.
Qu’ils renvoient à notre passé sombre, à de glorieuses révoltes ou à des récits populaires, malgré une décennie de production, les sujets sont nombreux. 70 articles ont déjà été publiés, mais la source semble intarissable, en témoigne le sommaire de 2024.
Dans ce nouvel opus, les 60 premiers ouvrages sont dotés du témoignage sonore de Félicie Mazars, cabanière à Roquefort, lors la première grève de son l’histoire. La revue s’est même parée d’une couverture qui sort des sentiers battus, une fois n’est pas coutume. C’est « le désordre à la cantine », une scène tirée du film « Zéro de conduite » de Jean Vigo qui illustre ce dernier ouvrage.
« Ce numéro, plus que d’autres, aurait pu être illustré par une reproduction de Janus, le dieu aux deux visages : l’un tourné vers le passé anarchisant de la cité du gant, héritage intellectuel des coupeurs, maîtres de la production, et l’autre vers la collaboration et l’engagement fasciste qui furent bien présents dans notre Sud-Rouergue. Mais entre ces sujets d’or et de plomb s’intercalent, heureusement, les récits de vie, chargés d’anecdotes, des mineurs de la Dourbie, et l’histoire, toujours d’actualité, du loup dans nos campagnes. Nous continuons à fouiller cette histoire avec ses témoignages et ses archives et les sujets nous viennent en creusant. Il faut avancer. Le temps n’attend pas », conclut l’association dans son édito.
Revue en vente lors du rassemblement du 1er mai et dans les presses et librairies millavoises.