Le mercredi 8 mai 2024, sous la présidence de Madame la sous-préfète et en présence d’un Piquet d’Honneur de la 13e DBLE, la Ville de Millau a commémoré la victoire du 8 mai 1945 et la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
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Tour à tour, sous les yeux d’une assistance fournie et recueillie, représentants de la Croix Rouge Française, des associations d’anciens combattants, Maire de Millau représentant également la Présidente de Région, Député de la 3e circonscription, Chef de corps de la 13, représentante de l’État, tous encadrés par les enfants du CMJ (Conseil Municipal Junior) ainsi que de collégiens et lycéens millavois, ont procédé aux dépôts de gerbes au pied du Monument aux Morts du parc de la Victoire avant de rallumer la Flamme du souvenir.
Chaque 8 mai, nous nous retrouvons ainsi tous ensemble, élus, anciens combattants, porte-drapeaux, Corps constitués civils et militaires, professeurs, élèves, collégiens et lycéens, intervenants musicaux et citoyens, devant ce Monument aux morts pour célébrer ce jour de victoire et perpétuer le devoir de mémoire. Chaque année réunis, nous entretenons le souvenir de ces hommes et de ces femmes dont l’honneur, le courage et l’abnégation ont changé le cours de l’Histoire. Face à ce que l’homme a produit de plus terrible, ils ont dit non à l’idéologie aveugle, défendant les valeurs qui leur étaient chères. Ces hommes et ces femmes, quelle que soit leur nationalité, leur condition, étaient habités par des convictions, un courage et une volonté qui ont mené notre pays à la victoire. Un certain nombre d’entre eux ont donné leur vie pour notre pays, leurs idéaux et nos concitoyens.
Les militaires bien sûr, mais aussi les civils qui se sont engagés dans la Résistance, au sein des forces françaises libres. Des milliers d’anonymes et des noms plus célèbres comme ceux de Missak et Mélinée Manouchian Pantheonisés dernièrement, mais aussi, parmi tant d’autres héros, des Millavois que nous ne manquerons pas d’évoquer lors des cérémonies des 80 ans de la libération de notre ville.
Ainsi, en commémorant la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous nous souvenons de tous ceux, en provenance de tous les milieux politiques, sociaux et confessionnels, qui faisant fi de leurs différences, ont œuvré avec courage et civisme pour la paix et nos libertés.
Commémorer ne veut pas dire « célébrer », mais se souvenir ensemble au bénéfice d’une réflexion collective, pour tirer le meilleur parti des leçons du passé. Repenser cette échéance à la lumière d’une actualité qui vient bousculer bien des certitudes et nous remet en question. Le 8 mai doit être l’occasion, pour tout un chacun, de se rappeler quel bien inestimable constitue le fait de vivre en paix. D’en mesurer les bienfaits, mais aussi de réfléchir, aux facteurs qui ont rendu cette paix possible.
Ce qui a rendu en Europe une paix durable depuis, ce n’est pas seulement la victoire militaire des Alliés, c’est aussi le travail approfondi depuis des décennies de réconciliation, de refondation des valeurs entre les populations.
Dans un contexte de tensions internationales où l’actualité se porte sur les risques engendrés par la situation en Ukraine et au Proche-Orient, à l’heure où les menaces sur nos démocraties sont importantes, il est utile de se rappeler que c’est bien l’Europe, fruit de la réconciliation franco-allemande prenant appui sur les drames endurés, qui s’est imposée comme un projet politique et un espace de paix qui nous a préservés depuis bientôt huit décennies d’un nouveau conflit majeur et qui nous permet encore aujourd’hui de vivre en paix avec nos voisins.
Cette Europe, prolongement des sacrifices concédés durant la dernière guerre mondiale et tout au long de notre Histoire, fut-elle imparfaite, nous la devons aussi aux combattants et aux martyrs de la Résistance. À nous, quelles que soient nos convictions, d’essayer d’en faire ce que nous voulons qu’elle devienne en accomplissant au mois de juin prochain notre devoir électoral. Comportons-nous en citoyennes et citoyens. Car c’est en citoyennes et en citoyens, que sont tombés toutes celles et tous ceux qui sont morts pour la France, et pour cet idéal dont nous, leurs héritiers, restons comptables.
Arrivée à Marseille ce même 8 mai, une autre flamme, la flamme olympique a fait étape à Millau ce lundi lors d’un formidable moment d’union populaire. Cette flamme qui brûlera pendant toute la durée des Jeux olympiques, même si invention de l’ère moderne, incarne aujourd’hui un idéal de paix et d’amitié entre les peuples, faisant référence aux jeux de l’Antiquité où des messagers de la paix parcouraient le monde grec pour annoncer les dates des compétitions en demandant l’arrêt des combats afin que les athlètes et les spectateurs puissent se rendre à Olympie.
Cette trêve sacrée ou Écéchiria selon la mythologie grecque peut nous sembler dans le contexte actuel utopique et insaisissable, mais si cette flamme allumée telle une étoile dans un ciel obscur pouvait nous unifier et accorder ne serait-ce qu’un bref répit dans tous les conflits armés, elles adresseraient au monde un fort message d’espoir. C’est en cela aussi le sens de la pose du drapeau de la Paix au fronton de l’Hotel de ville par les enfants du CMJ lors de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage de ce mercredi.
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79 ans après le 8 mai 1945, plus que jamais « notre tâche consiste à empêcher que le monde ne se défasse » selon les mots d’Albert Camus. Aussi, entretenons l’espoir, soyons agents de notre destinée, souvenons-nous et perpétuons ce devoir de mémoire, ô combien indispensable notamment auprès des jeunes générations, tout en continuant d’affirmer nos valeurs cardinales telle notre devise nationale, Liberté, Égalité, Fraternité, mais aussi la Laïcité, le refus de l’obscurantisme et de la division. Qu’en cela et pour reprendre en substance les paroles du Général de Gaule au soir de la victoire, qu’aucun effort, aucun acte de courage ou d’abnégation, aucune souffrance, aucun deuil, aucun sacrifice, aucune larme, concédés durant cette sombre période de notre Histoire n’ait été perdu.
Michel DURAND,
Premier Adjoint à la Maire de Millau
Délégué aux Anciens Combattants
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