Dans une tribune, Me Jean-Louis Esperce, ancien maire de Millau, revient sur la dénomination de la halle sportive Marie-Amélie le Fur et du compelxe sportif Alice Milliat.
Patrick Raynaud, ancien Président du C.A.F. Causses et Cévennes, a livré un certain nombre d’idées personnelles sur le choix des appellations du futur complexe sportif de Millau. Ce sujet mérite en effet une réflexion millavoise.
Les remarques et propositions de M. Raynaud me paraissent logiques et de bon sens. Pourquoi avoir donné le nom de Marie-Amélie Le Fur au gymnase du lycée ? Il me semble que l’on aurait pu penser à ces anciens professeurs d’éducation physique, qui pendant des décennies ont exercé leur profession avec talent et dévouement auprès de générations de jeunes Millavoises et Millavois au temps où on ne pratiquait pas la mixité scolaire. Beaucoup de nos compatriotes se souviennent de ce qu’ils doivent, pour les filles à Mme Guibert et pour les garçons à M. Cugny. Ils méritaient l’un et l’autre de voir leurs noms sur ce bâtiment ou ailleurs sur un site dédié aux activités sportives.
Pour ce qui est du nom de Alice Milliat qui semble être retenu pour le complexe sportif, les lecteurs découvriront que ce nom qui devait être donné à la salle omnisports inaugurée au mois de février à Paris porte de la Chapelle, destinée à accueillir certaines épreuves olympiques et paraolympiques a été finalement écarté, Mme Hidalgo et la mairie de Paris ayant préféré retenir l’appellation « Adidas Arena ». Il faut préciser ici que cet échange a été fait au prix d’une contribution financière de la marque allemande de 2,8 millions d’euros par an pendant 5 ans ! Le patriotisme et la mise en lumière d’une personnalité du sport féminin n’ont pas résisté aux besoins de financement de la Ville de Paris sous les mandatures de Mme Hidalgo ! « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer. » (Chamfort). Alors devons-nous à Millau rattraper l’abandon de ce patronyme dû aux besoins d’argent de la Ville de Paris, ou le faire par solidarité entre maires socialistes ?
Pourquoi s’étonner de ces décisions qui démontrent, une fois de plus, à quel point certains élus n’ont aucun enracinement local. Il ne peut leur être reproché de ne pas être natifs de Millau, mais simplement de n’avoir pas essayé de l’adopter, alors que nombre de nouveaux arrivants se sentent facilement héritiers de nos traditions et de notre histoire et se retrouvent avec bonheur dans des associations ou mouvements bien millavois.
Il faut dire que dès le début du mandat le signal du décrochage a été donné quand Millau « Ville d’Art et d’Histoire » a perdu son blason au profit d’un « M » majuscule passe-partout, prétendument présenté alors à « usage interne » ! On a du mal à distinguer, aujourd’hui, ce qui relève des services internes, tant sa diffusion insidieuse et progressive tend à repousser le blason dans les oubliettes de l’histoire.
Alors de grâce, le nom d’Alice Milliat a été donné à Paris, en compensation, en quelque sorte, à une esplanade sans que nous ayons besoin de l’honorer à nouveau.
Pour le complexe sportif, si des noms millavois dignes d’être honorés ne sont pas suffisants pour permettre un choix on peut élargir la recherche au département. Ce sera toujours la famille ! À titre d’exemple on peut citer le nom de Georges Rigal, né à Paris, mais originaire de Saint-Côme-d’Olt qui s’est illustré, il y a 100 ans, aux Jeux de Paris 1924. Il fut un des premiers nageurs français à adopter le crawl. Capitaine de l’équipe de France de water-polo, il fut récompensé par une médaille d’or dans cette discipline.
Me Jean-Louis ESPERCE
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