Millau. Du haut de la Pouncho, le jeune vautour fauve n’a pas voulu prendre son envol

Yannick Périé
Yannick Périé
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Ce lundi 19 août, un événement attendu avec impatience par les amateurs de nature et les défenseurs de la faune sauvage s’est déroulé à la Pouncho.

Le premier relâché public de vautour fauve de l’année par les bénévoles du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage Caussenard devait avoir lieu à 15 heures à l’aire de décollage des parapentes. Une occasion rare pour le public d’assister à ce spectacle unique dans un cadre naturel exceptionnel.

Une jeune bénévole du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage Caussenard ouvre la cage.

Le vautour qui ne voulait pas voler

Le majestueux volatile, un jeune vautour fauve d’environ 6 mois, avait été récupéré par le Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage Caussenard après qu’une personne l’ait trouvée sur le bord d’une route, il y a une quinzaine de jours. « Nous l’avons récupéré, amené au centre, puis nous l’avons nourri et hydraté », explique l’une des bénévoles. Mais il n’avait jamais volé.

Et malgré les conditions apparemment favorables et l’enthousiasme d’une cinquantaine de personnes venues pour l’occasion, le volatile, visiblement en manque de motivation, a préféré profiter de la vue depuis le sommet plutôt que de se lancer pour le grand vol. Il est sorti facilement de sa cage, a déployé ses longues ailes d’environ 2,50 mètres d’envergure, semblant chercher le bon moment ou la bonne orientation du vent. Mais rien n’y a fait, ni le vent ni les bénévoles qui essayaient de le diriger vers le vide avec une couverture, ni le passage et les cris de ses congénères au-dessus de lui.

Sitôt sorti de sa cage, le jeune vautour fauve a déployé ses ailes.

Alors que le public commençait à se demander s’il avait peur du vide, au bout d’une bonne demi-heure, un représentant de la LPO des Grands Causses, basée à Peyreleau, est venu à la rescousse pour récupérer le volatile et le remettre dans sa cage.

Malgré plusieurs tentatives, le vautour ne s’est jamais envolé…

35% de mortalité la première année

Si la réussite de ce relâché dépendait avant tout de la volonté de l’oiseau de reprendre son envol, ce type de comportement, bien que décevant pour le public présent, rappelle que la nature reste imprévisible et que les animaux agissent selon leur propre rythme et instinct. « Il faut savoir qu’environ 1000 vautours ont pondu cet hiver sur le territoire des Grands Causses, explique le représentant de la LPO. Sur ces 1000 nouveau-nés, environ 650 survivent la première année, ce qui est un super taux ! Les 350 autres font partie des échecs d’incubation ou d’élevage, et ils meurent, c’est la sélection naturelle… ». Une fois passée cette fameuse première année, environ 80 % survivent la deuxième année, 95 % la troisième année et 98 % à l’âge adulte.

Bien que l’envol du vautour n’ait pas eu lieu, cet événement a permis de sensibiliser le public à la conservation de cette espèce et à l’importance de préserver la biodiversité. Les bénévoles ont d’ailleurs laissé entendre qu’un autre relâché pourrait être planifié prochainement, dans l’espoir que le vautour prenne enfin son envol.

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