Après un été fertile et deux expositions à la galerie éphémère du centre commercial Capelle, l’association Passage à l’Art revient sur ses terres de la rue Droite avec « Un œil en ville », exposition photo signée Philippe Ollivier.
Philippe Ollivier se décrit « urbain exclusif ». Ses photos témoignent de ses déambulations dans les rues dont il aime le mouvement, les couleurs et les rencontres fortuites. « Je me promène sans idée préconçue de ce que je vais photographier. Je me contente de regarder autour de moi et de faire confiance à la chance pour capter ce que Cartier Bresson nommait « l’instant décisif » : un centième de seconde avant, il n’est pas là, un centième après il est passé. »
À ce jeu de hasard au travers des rues de Millau, Marseille ou Paris, Philippe Ollivier nous emmène dans son univers qui pourrait sembler banal si un détail ou un évènement imprévu ne venait bousculer notre vision du quotidien. « Un coup de vent, un reflet dans une glace, une lumière soudaine et toute la scène change… Il faut aussi compter sur l’imprévu humain qui réserve souvent des surprises. » Ainsi « Hommage à David Hockney », comme il le raconte : « Je ne photographie jamais de tableaux dans les musées. Pourquoi celui-ci m’a attiré ? Il représente un intérieur bourgeois anglais, l’homme lit, la femme semble regarder le peintre… attitudes curieuses dans leur banalité. Au moment de faire la mise au point, une visiteuse s’interpose entre moi et le tableau. J’ai pensé attendre qu’elle s’éloigne, puis j’ai remarqué que la couleur de ses cheveux était identique à ceux de la femme du tableau. Finalement, elle apportait quelque chose à l’œuvre d’Hockney. J’ai déclenché. »
L’exposition est visible jusqu’au 6 novembre, le vernissage a eu lieu le vendredi 11 octobre, Philippe Olivier expliquait alors « Je fais de la photo de rue tout simplement parce que parce que je suis né dans la rue, non, en fait, je suis né au bord de la Nationale 7, dans une brasserie… plaisantait-il, je me sens à l’aise en ville. C’est pour ça accessoirement que quand un élu commence à démolir une ville, ou à l’enlaidir, ça m’énerve », ajoutait le photographe avant d’inviter les personnes présentes à photographier simultanément, la personne d’à côté ou d’en face, à l’aide de son smartphone. Sous l’objectif du photographe, bien entendu ! L’histoire dira ce que deviendront les clichés, en attendant, « l’instant décisif » été immortalisé, « la photo que vous le ressentiez ou pas c’est une émotion », conclura l’artiste.
Galerie Passage à l’Art, 2 rue Droite, Millau, du 8 octobre au 6 novembre, ouvert en présence de Philippe Olivier le mercredi et le vendredi de 15h à 18h30. Entrée libre.